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Anna Politkovskaïa

Jean-Louis Cloët Jean-Louis Cloët, 7 octobre 20079 août 2023

Tu croyais que les femmes tchétchènes n’étaient pas faites pour être écartelées entre deux camions après avoir été violées par une section ou achevées à coups de bêche…

Tu croyais que les jeunes soldats russes — tes frères — n’étaient pas faits non plus pour être décapités au couteau de commando par des partisans, sur une terre où ils n’avaient pas demandé d’aller, d’aller mourir à vingt ans…

Tu pensais que les villes — qu’elles soient musulmanes ou pas — ne pouvaient pas avoir été construites pour être rendues fantômes, réduites à l’état de squelettes, avec des populations de rescapés survivant péniblement dans des caves, le froid, la puanteur, la maladie, et voués à la famine, ainsi à la mort à court terme…

Tu pensais qu’il fallait dire cela tout haut, très haut : le crime, l’horreur, la bêtise… et le prix qu’ils rapportent à quelques cyniques bouchers banquiers — toujours les mêmes — traversant tous les régimes…

On t’avait dit que ton pays était devenu une démocratie, et tu voulais parler, simplement parler, simplement parler et donner à voir : « Citoyenne » !

Ils ont cru pouvoir te faire taire d’une balle tirée par leurs sbires… te faire oublier ce que tu ne pouvais oublier… te faire avaler les mots que tu avais écrits et que tu allais dire encore…

Coucher ton corps dans un cercueil pour qu’on aille le porter en terre dans la banlieue de Moscou, c’était pour eux t’effacer du monde à jamais, faire en sorte que tu n’aies jamais existé : « Nuit et Brouillard ».

Ils ont pu croire d’abord qu’ils t’avaient réduite au silence ; ils ont pu croire que ton corps mort allait protéger à jamais ce qu’ils font faire en Tchétchénie pour leur profit sur celles, sur ceux que tu considères à jamais comme étant tes frères, tes sœurs, tes petites sœurs et frères de sang.

Eux, les pires des criminels, qui ne souillent jamais leurs mains de sang, mais les font se salir toujours par d’autres qu’ils paient, avaient fait ce calcul innocent…

Et, voilà, ton corps, ANNA : ton corps devenu plus haut que tous les Kremlins du monde, Debout. On le voit désormais par-delà les mers et les montagnes, par-delà toutes les nuits, tous les brouillards, rayonnant comme la promesse d’une aube à venir !

J.L.C

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