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Philippe Muray, un contemporain essentiel !

Thierry Deristal, 6 novembre 200710 août 2023

Pour la saison des prix, lisez les morts !…

Les prix littéraires, c’est comme le beaujolais nouveau : on en parle beaucoup, on est souvent déçu, et il vaut mieux attendre pour les consommer ! Je vous livre donc en préambule un conseil d’hygiène intellectuelle : attendez 6 mois ! Et si vous n’êtes pas convaincus, souvenez vous comme Visconti que « Les classiques sont toujours vivants ».

Un auteur qui malheureusement n’est plus de ce monde, c’est Philippe Muray. Cela ne doit pas vous empêcher de vous plonger dans Après l’Histoire, une bonne et salutaire introduction à l’œuvre de ce contemporain essentiel. Ce volume rassemble des chroniques publiées dans La Revue des Deux Mondes fin 99 – début 2000. A partir d’analyse de faits d’actualité de l’époque, comme mon maître Alfred Grosser quand il intervenait rue Saint-Guillaume, il élève le débat et donne une grille de lecture et des clés (« l’envie de pénal », « l’Homo Festivus  ») pour comprendre le chamboulement de notre civilisation depuis la chute du Mur. Il analyse les faits, les mots ou plutôt la transformation des mots en mettant à nu le déploiement de cette sorte de soft-totalitarisme qui nous étouffe progressivement dans le relativisme, le moralisme, le féminisme, la repentance inutile faute d’une analyse objective de l’Histoire et du contexte propre à chaque époque !

Prenons par exemple l’affichage par des « communautés » de leur « fierté » (« pride » en anglais). On est fiers d’être inverti, breton, banlieusard, borgne, femme, homme, hermaphrodite, rugbyman, loulou de Poméranie, escargot de Bourgogne…

La passion de la reconnaissance se manifeste par des déclarations de fierté à répétition. Cette fierté contemporaine flotte comme une brume de malheur…sur les débris calcinés depuis bien longtemps de ce qu’a pu être la gloire comme morale héroïque dans la nuit des âges… C’est un orgueil de troupeau, une glorification grégaire, un narcissisme planétaire.
Il faut comprendre que cet étonnant impératif catégorique d’affichage est le nouveau devoir d’état de l’honnête individu d’aujourd’hui, … celui que je nomme expérimentalement Homo festivus

Lisez d’urgence Philippe Muray, car il apporte un prodigieux recul par rapport à l’avalanche d’informations de la presse, de la radio, de la télévision, du web… Vous hésitez encore ? Rendez-vous tout simplement dans votre bureau de Poste pour acheter des timbres à 54€. Vous avez le choix entre la Marianne traditionnelle et une avalanche de cœurs, de « joyeux anniversaires », ou toute une symbolique sémillante intitulée « Portraits de Régions » (« le melon », « la charentaise », « le savon de Marseille »…). Sous la France gaullienne, on honorait des artistes, des grands homme, mais que nenni sous Chirac, Ségolène et Nicolas. L’Homo Festivus n’a que faire des grands hommes, car son narcissisme égalitaire et niveleur refuse toute hiérarchie de valeur et de comportement.

Cet admirateur de Céline et de Bernanos est un pamphlétaire brillant, une sorte de Léon Bloy qui « nous met le nez dedans ». Un pessimiste face une évolution qu’il donne l’impression d’être inéluctable, même s’il nous offre à la fin du livre une cible d’action : lutter contre tous ces rebelles installés qui, sous couvert de moralisme, pasteurisent notre vie quotidienne pour détruire nos raisons d’aimer, de vivre et de mourir.

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Méduse
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Après l’Histoire de Philippe Muray
2007, Tel Gallimard, 16,5 €

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