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Du « Tombeau » en poésie

Jean-Louis Cloët Jean-Louis Cloët, 6 janvier 20084 août 2023

DU TOMBEAU EN POÉSIE

Un tombeau. Voilà ce que sont les mots du poète pour toutes celles, pour tous ceux qui n’ont pas eu de tombeau. Voilà ce que pourraient être, ce que peuvent être ses mots, tant il est vrai qu’un vrai poète prête sa voix, qu’un poète fait parler ceux qui n’ont jamais la parole ou ne l’ont plus ; un vrai poète n’écrit jamais en son nom propre. Il fait écho.

Désencombré de soi, il fait écho. Faisant fi de ses particularismes, ayant le cœur gros, le cœur grand, il est chambre d’écho de l’univers et d’autrui ; il veille, il capte les silences de ceux qui se taisent, de ceux qui sont morts. Il les traduit en voix. Il loge le monde. Il est un monde. Il est le monde. Il est l’oreille. Il est la voix du monde, la voix des ombres… : il n’est que ce que dit « la Bouche d’Ombre », et il parle à la face des siècles, du Temps, pour dire qu’il y a quelque chose qui s’est passé, qui est passé, qui a vibré, qui a vécu et a souffert sur cette terre… quelque chose qui échappe à jamais à la Mort, quelque chose que la Mort n’atteindra jamais pour l’éteindre : l’amour. Il dit : « l’amour est fort comme la Mort… plus fort ! »

Car le poète n’est là, n’est au monde, que pour dire l’amour, que pour en reconstituer la voix propre, là où elle s’est brisée, vaporisée, évanouie en apparence ; il n’a de raison d’être que d’en affirmer l’immanence, la permanence, la renaissance perpétuelle, afin que ce qui a été soit, afin que ce qui a été sera, afin que la vie ait un sens.

Si le poète fait des tombeaux, ils sont des monuments de vie comme les stupas du Thibet. Car ses tombeaux sont comme des arbres où chacun viendrait accrocher ses maux, ses mots propres, comme des chiffons de couleur faits pour claquer aux vents, pour dire aux morts chers inlassables : « Je ne t’oublie pas… », « Tu es là encore… », « Tu es le vent qui parle… »

Quel formidable bruissement de vie que la voix du poète alors, à quoi se mêlent tous ces mots qui se font écho, ces maux fraternels, qui claquent du creux du cœur de l’air, du cœur du vent.

Des êtres ne persiste que ce claquement des mots, que cet écho ; mais dans ces mots unis et qui se mêlent au fil des vents, subsiste, intacte, leur présence — il faut le croire — : la chair disparue, reste la substance du Verbe. Quand un être meurt, ce qui reste ce sont des mots, et ils sont partage avec tous.

(30/XII/07)

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