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Les Roses d’Ispahan

Jean-Louis Cloët Jean-Louis Cloët, 12 avril 20083 août 2023

J’étais jeune. J’étais enfant.
Je ne connaissais rien aux filles.
Je les voyais passer de loin :
danser, rêver, rire, sourire…
comme on devine un lac étal
qui, sous un soleil haut, brasille,
scintille, brille, sous un ciel bleu…
Je connus mes premiers printemps :
je dus rêver sans doute alors
pour la première fois, souvent,
aux roses d’Ispahan.

J’étais adolescent, morose…
Je croyais n’aimer autre chose
que la mort ou le « neverland »,
et, quand on me parlait d’amour,
je parlais toujours d’autre chose :
fuyant — fou, — je prenais la pose,
toujours indifférent aux roses…
Mais, secrètement, sans le dire,
je rêvais, en fidèle amant,
toujours aux roses d’Ispahan.

J’étais devenu bien plus vieux.
J’avais vieilli, sans y penser :
il me fallait jouer à l’homme
pour être pris au sérieux.
J’effeuillais pour donner le change
des roses de hasard blafardes
qui laissaient bien plus de blessures
qu’elles n’embaumaient l’air du temps…
Comme on s’habitue au malheur,
parce que n’y croyant plus vraiment,
j’avoue, je ne pensais plus guère encore
aux roses d’Ispahan.

Les combats de la vie allant,
j’avais bien vieilli sans y croire
et j’étais un homme à présent :
embarrassé de moi, perdu,
souvent comme un bateau sans phare
dans les tempêtes de la vie.
N’avais personne pour amie ;
alors, fus frappé par la foudre :
je vis de mes yeux — de mes yeux !… —
les yeux bleus de ma mère aimée,
un jour, se fermer à jamais.

Alors, je repensais aux roses…
pour retrouver ceux que j’aimais :
je me remis à croire aux roses…
Je me remis à croire aux choses de la vie,
aux corps aimés, aux corps aimants… :

je me remis à espérer.

Je sus pouvoir enfin trouver,
un jour,
mes roses d’Ispahan.

[7-8 / III / 08]

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