Skip to content
Revue Polaire
Revue Polaire
  • À propos
  • Auteurs
  • Liens
  • Éditions Polaire
  • Contact
  • Catégories
    • Voix (poèmes)
    • Voies (textes critiques)
    • Affinités électives (nos invités)
    • On the rocks (sur le vif, nos billets d’humeur)
    • Pères & Mères (nos modèles, nos héros, nos saints, nos valeurs)
    • À la Saint Charlemagne (nos coups de cœur)
    • Boutique (bibliographies & biographies, manifestations)
    • Brocante (archives & rires)
    • Éditoriaux
    • Imago mundi (expositions)
    • Le « Phanographe » (vidéos)
    • Le Pilori (nos exaspérations)
  • Rechercher
Revue Polaire
Revue Polaire

Une fois la pluie

Jean-Louis Cloët Jean-Louis Cloët, 1 mars 20089 août 2023

Une autre nouvelle de notre amie et correspondante iranienne, qui, par son pseudonyme, se revendique de l’héroïne du roman « Le Château » de Franz Kafka. Vous y retrouverez le même climat que dans sa première nouvelle « Le Rocher » : un climat onirique et entêtant, troublant vraiment… Rien n’est dit, tout est suggéré. Que Frieda en soit remerciée !… Il y a quelque chose de « L’Orphée » de Cocteau dans cette rêverie qu’elle nous propose […].


Il me caresse… si doucement, si suavement, que je peux croire un instant que j’ai pu, que j’ai dû rêver… Mais… lorsque j’ouvre les yeux, les rideaux de ma petite chambre s’enflent, et… le Vent, avec son Zéphyr aux mains bienveillantes, remplit bientôt toute la pièce.

Il ne pleut plus. Le temps n’est plus ni brumeux, ni morose, mais il est à présent agréable… et frais, exquis.
Prestement, j’ouvre les rideaux… et découvre un spectacle étrange : on dirait que tout s’est coloré d’un joli vert olive, et, aussitôt, par surprise, une envie irrésistible, me ravive et me fait renaître… : au point que je me sens soudain le courage, l’audace de sortir…

J’ouvre la fenêtre, vite… et, saute, bondis…

Il semble… que les feuilles des arbres ont été décrassées : elles sont devenues si vertes, d’un vert si délicat, qu’elles ne paraissent plus du tout réelles !… Les moineaux, avec les branches des arbres qui dansent au gré du Zéphyr, du Vent… semblent aller de pair avec cette étrange féerie.

J’ai l’impression, vraiment, qu’un artiste peintre colore chaque chose de son pinceau magique. Je marche… à petits pas légers. C’est la Terre qui tangue ?… !…

J’ouvre la porte du jardin… La ruelle se noie dans un silence singulier… Je n’aperçois plus aucun gaz d’échappements de voiture, et, les visages des passants, qui me sont d’habitude si étrangers, soudain m’interpellent, m’attirent… La pluie semble avoir nettoyé et emmené avec elle tout ce qu’il y avait d’hideux et d’abîmé. Eux… eux, soudain, sont à mon image : ils se promènent avec une douceur , une gravité singulières…

Je sens leurs regards ; tous, me font compagnie. Et, je ne sais pourquoi, je ne sais quelle mouche me pique, mais je saute soudain au milieu de la rue et pars comme une dératée !…

Je sens que quelque chose à l’intérieur de moi-même… ou à l’extérieur — je ne sais le déterminer — m’appelle… : j’avance… j’avance… Je cours !… Je ne me lasse pas : j’avance, je cours, durant des heures !

Est-ce la ville qui m’a quittée ? Un grand pré s’étend devant moi, avec des tulipes, des coquelicots comme autant de points rouges embrassant une immensité verte et veloutée… : comme un tableau.

La lumière décroît peu à peu ; les exquises traînées dorées qui embrasent le paysage et le ciel effacent une à une les couleurs bleues que j’aimais… et, bientôt, la lumière du soleil portera pour son sommeil un habit de sang.

Quelqu’un brusquement m’interpelle :
— On m’a chargé de vous emmener quelque part. Vous comprenez ?… Est-ce que vous êtes prête ?…
Je ne sais pourquoi, mais c’est le mot « oui » qui s’échappe de ma bouche… Et, dès lors… alors, c’est trop tard… déjà trop tard.

Mon « guide »… ? mon « compagnon » ?… me fait refaire, au rebours, tout le chemin parcouru.
Nous nous arrêtons face à un jardin enclavé, bordé d’un long mur de briques, sur lequel je sens soudain que même les ombres nous pourchassent. Il semble s’évanouir…
Il me dit :
— Avant d’entrer… jetez au moins un coup d’œil derrière vous !…

Je me retourne… : et je vois un fossé qui se remplit avec la pluie ; mais aussi, je vois des visages familiers, qui se font mouiller par la pluie, dont le regard fixé sur moi a l’air… si profondément triste…

« Il » est là… Il me fait signe d’entrer…

Dès lors… soudain, plus rien ne m’importe alors : et, je tourne les talons, je fais demi-tour vers [… … …]


[Traduction Azadim & jean-louis Cloët.]

À la Saint Charlemagne (nos coups de cœur)

Navigation de l’article

Previous post
Next post

Articles récents

  • La délicatesse : un podcast poétique
  • Jean-Yves Plamont, ou le Buster Keaton de la poésie
  • Une page de Regain de Jean Giono : La Première Fois
  • L’Évolution du personnage de roman français au XIXe siècle
  • Crèvecœur d’Emilio Sciarrino

Archives

  • juillet 2024
  • mai 2024
  • mars 2024
  • décembre 2023
  • octobre 2023
  • septembre 2023
  • août 2023
  • mai 2023
  • mars 2020
  • février 2020
  • mars 2010
  • janvier 2010
  • juillet 2009
  • juin 2009
  • mai 2009
  • avril 2009
  • février 2009
  • janvier 2009
  • décembre 2008
  • novembre 2008
  • octobre 2008
  • septembre 2008
  • août 2008
  • juillet 2008
  • juin 2008
  • mai 2008
  • avril 2008
  • mars 2008
  • février 2008
  • janvier 2008
  • décembre 2007
  • novembre 2007
  • octobre 2007
  • septembre 2007
  • août 2007
  • novembre 2006

Catégories

  • À la Saint Charlemagne (nos coups de cœur)
  • Affinités électives (nos invités)
  • Boutique (bibliographies & biographies, manifestations)
  • Brocante (archives & rires)
  • Éditoriaux
  • Imago mundi (expositions)
  • Le Pilori (nos exaspérations)
  • Non classé
  • On the rocks (sur le vif, nos billets d’humeur)
  • Pères & Mères (nos modèles, nos héros, nos saints, nos valeurs)
  • Voies (textes critiques)
  • Voix (poèmes)

©2025 Revue Polaire | WordPress Theme by SuperbThemes