1

Maximes, pensées, bribes & fragments/7

*
Ceux qui toujours critiquent : les atrabilaires, les académiciens de la bile jaune ou mieux noire qui prennent leur pituite pour un cerveau et se font un trône des tonnes d’excréments qu’ils chient sans cesse sur les autres… : ceux qui s’emmerdent.
[19 / III / 08]

*
Entre Victor Hugo qui laisse comme testament : « Aimer, c’est agir » et Maupassant qui écrit : « Faîtes-moi rêver », il y a des livres généreux, impertinents comme l’enfance, les rêves de l’adolescent… XXXXXX est de ceux-là.
[4 / II / 08]

*
Éros et Thanatos : voilà ce qui intéresse les gens. Mais quand ils l’ont compris, vu « au-delà », ils vont au cœur et ne s’intéressent plus qu’à lui, qu’à lui seul : l’amour.
[?]

*
Lire Kafka, c’est accepter d’être Œdipe et se confronter à son propre sphinx.
[?]

*
L’Œuvre kafkaïen est le lent récit d’une dévoration, non par le sphinx, mais par le père que Kafka n’a pas su tuer.
[?]

*
L’amour, l’amitié, c’est faire s’épouser des différences, découvrir que ces différences sont en réalité complémentaires, qu’elles sont une chance.
[?]

*
Consommer l’autre, le digérer et le chier… : c’est ce que beaucoup appellent l’amour.
[?]

*
Il n’y a que les êtres blessés, il n’y a que les êtres creusés qui fassent écho.
[? ]

*
La passion tourne à la Passion, toujours.
[?]

*
Une femme amoureuse, c’est un général en campagne, prêt à toutes les audaces.
[?]

*
Dans la vie, trop de choses à remplir, à vider.
[?]

*
Dans la vie, il y a des choses qui rentrent et qui sortent… : la nourriture, les sexes… On aimerait bien qu’elles restent.
[20 / III / 08]

*
Le sexe de la femme ?

— C’est une rose qui pousse dans un coquelicot. Il fallait être Dieu pour inventer cela.
[?]




Maximes, pensées, bribes & fragments/6

*
Emmerder le monde post-historique et capitaliste sans âme qui s’installait, s’était installé, ce monde sans Dieu et sans croyances, sans légendes et sans merveilleux, et choisir de vivre dans le monde enchanté : c’est ce qu’ont fait Lewis Carroll, et Jean Cocteau.

*
Dans le monde enchanté, certains êtres ont une aura, et, seuls les cœurs purs ou les démons la voient. Les premiers pour s’y enflammer, pour la préserver comme la flamme indispensable… les seconds pour l’éteindre parce qu’elle est la raison du jour et qu’ils ne savent que la nuit. Sans êtres avec aura, il n’y a plus de monde enchanté.
[11 / IX / 07]

*
Qu’est-ce que l’aura ? Les êtres qui ont l’aura ne s’interposent pas entre Dieu et eux, entre eux et autrui : ils semblent transparents. Ils croient en Dieu, à l’amour, en la confiance, à la rédemption. Ils sont humbles et fiers, à la fois doux et inflexibles. Toute rencontre, qu’elle soit celle du monde d’ici ou de l’autre est pour eux une « Visitation ».
[IX / 07]

*
Un poète, c’est quelqu’un qui regarde à travers vous comme à travers une fenêtre ouverte et qui regarde votre devenir… : l’amour.
[?]

*
Voici l’autre, comme une fenêtre ouverte sur l’invisible et sur l’au-delà, sur l’avenir, le devenir.
[?]

*
On n’aime jamais quelque, quelqu’une pour ce qu’il ou elle est ici et maintenant, mais pour ce qu’il ou pour ce qu’elle est en son devenir.
[?]

*
Vous regardez la personne, et vous sentez qu’il y a quelque chose qui chante dans votre oreille, comme un bruit de flutte ou de harpe, ou de guitare qui rêve. C’est cela la poésie.
[? ]

*
La poésie est une liturgie du beau qui suscite la communion ; elle est célébration de la beauté, rendue, devenue intemporelle, transsubstantiée.
[1996-1997]

*
L’œuvre d’art n’invite pas à admirer la beauté en soi mais « en Dieu » [appelez cet Universel à quoi je fais allusion ici comme bon vous semble]. L’œuvre n’est pas une idole, mais un moyen.
[1996-1997]

*
La poésie nous rappelle à l’urgence. Trouver un ordre positif pour répondre au désordre du monde, c’est cela l’urgence. On appelle cela : « L’ Espérance ».
[1996-1997]

*
« Nul n’est censé ignorer la loi » … divine.




Maximes, pensées, bribes & fragments/5

*
La poésie ne raconte pas : elle suscite, et lorsqu’elle rend compte : elle éveille.
[2007]

*
« Le sang, la sueur et les larmes » : c’est de la poésie ; c’est l’essence de la poésie.
[2007]

*
Dire : je vis donc j’écris, et non : j’écris donc je vis. [Cf. : Stendhal.]
[XII / 2007]

*
Qu’elle parle de guerre ou d’amour, qu’elle prône l’idée de faire l’un ou l’autre, ou les deux, la poésie est par nature « engagée » ; elle est « engagée » dans la vie, et, même lorsqu’un poète ne parle que de choses, décrit des choses, il y investit tout son être, s’il est un vrai poète.
S’engager, c’est là véritablement la fonction du poète : s’engager dans les problèmes politiques et sociaux de son époque, surtout lorsque l’Histoire s’en mêle.
[XII / 2007]

*
La poésie est un engagement en soi. Elle est cet engagement radical et fondamental qui consiste à tenter d’être, simplement, pour se donner. Elle est cet engagement intégral qui consiste à tenter de s’étendre au monde et aux autres, à se vider de tout moi pour entrer en résonance avec tous, et « Le Grand Tout ».
[29/ XII / 2007]

*
La poésie démiurgique à la Rimbaud est elle-même un engagement.
[2007]

*
« On ne se consacre pas à la poésie, [à l’amour… cf. : Éluard] on s’y sacrifie. »
Jean Cocteau
[8 / IV / 08]




Maximes, pensées, bribes & fragments/4

*
La fraternité est celle du sang et des larmes, jamais celle du plaisir.
[25 / X / 07]

*
Le sexe n’a jamais attaché personne à personne, hormis le temps d’un coït.
[25 / X / 07]

*
Le “sexe” ? — Quelle plaisanterie !
Le sexe, c’est s’approcher, dans l’amour, de la Sainte Table… sinon, c’est du “touche-pipi”.
[25 / X / 07]

*
Eva la Polonaise, enceinte jusqu’aux yeux alors, et, amoureuse… est, demeure, la plus belle femme que j’aurai pu voir en ce monde.
[2007]

*
Il faut que le sang coule et s’unisse : la faille est le seul sexe par lequel nous nous unissons « pour l’éternité ».
[25 / X / 07]

*
Le corps est le tabernacle de l’Esprit Saint. Ceci étant, si vous entendez considérer votre corps comme un chiotte, c’est votre affaire : l’homme est libre !
[26 / X / 07]

*
Insoutenable Beauté, quand tu nous prends sans jamais nous rendre à nous-même. Cf. Rilke & Leopardi. « Le Beau n’est que le premier degré du terrible. »
« La Beauté est la forme la plus achevée de l’épouvante. »
[2007]

*
Ne nous leurrons pas : toutes les mères sont « juives » ! C’est dans leur nature. Elles sont toutes comme « ça », toutes — ou presque —, toutes. Dommage pour celles qui ne le sont pas, car ce sont alors souvent des « monstres », et plus des mères.
[2007]




Maximes, pensées, bribes & fragments/3

*
Depuis 45, les Juifs sont la poussière du sol polonais, et chaque Polonais la respire ; quand ils le savent, elle leur creuse les poumons ; quand ils ne le savent pas ou veulent l’ignorer, elle les empoisonne. Ainsi, la Pologne est-elle un pays moribond.
[5 / X / 07]

*
Qu’est-ce qu’un homme sans mémoire ?

— Rien.
[2007]

*
Même Louis XIV chiait dans ses chausses quand Bossuet montait en chaire à la Chapelle Royale de Versailles, comme on monte à la tribune des Députés, pour lui rappeler les lois du Christ.
[2007]

*
Cinquantième anniversaire de la Constitution de 1958… ou quarantième anniversaire du monôme de Mai 68…

— Faîtes votre choix !
[2007]

*
Où je vis ? D’où je parle ?…

— Je vis à la pointe d’une aiguille… Le moindre faux mouvement suffirait à me transpercer.
[2007]

*
Sur leur territoire, les U.S. sont une grande démocratie : l’affaire du Water Gate, l’éviction de Nixon, et, dans une certaine mesure — quoique puritaine et ridicule — l’affaire Clinton suffiraient à le prouver, mais au dehors, c’est un pays totalitaire et la plus grande puissance coloniale mondiale.
[12 / X / 07]

*
Que cette gauche sans âme et bourgeoise disparaisse sous terre pour y retrouver ses morts, les entendre, et y regagner une âme… : une âme qui défende le peuple, une âme au service du peuple, pas une âme de condidats obnubilés par leurs nombrils.
[2007]

*
Frères Communistes : comme je vous ai aimés, comme certains d’entre vous m’ont bouleversé.
Des frères de droite ?… Sans jamais vraiment les comprendre, j’en ai eu quelques-uns aussi.
[2007]

*
Ne rêvons pas, lâches que nous sommes : la troisième guerre mondiale est déjà commencée, et il n’y a que les crétins pour ne pas s’en rendre compte.

— Où ? les « croisés » ?
[2007]

*
Occident, où sont tes « croisés » ?

— Il n’y a plus de « croisés » en Occident. Il n’y a plus que des putains de connards qui essaient de s’en foutre plein les poches en se disant qu’« après [eux] le déluge », des orgueilleux, des cyniques, donc des impuissants. L’Occident est mort.
Ben Laden se moque de nous et il a raison. Vraisemblablement, l’Occident se meurt.
[2007]

*
Jeanne, tu es Lumière. Tu n’appartiens pas à Le Pen, ni même à Péguy, mais à la Lumière. Fille de Lumière ! Sauve-nous !… [Mais, hélas ! Jeanne est morte en 1221…]
[2007]

*
Quand je mourrai, j’aimerais qu’on dise de moi, qu’on puisse dire de moi : il était honnête, courageux, humble et bon. Simplement ça.
[2007]




Maximes, pensées, bribes & fragments/2

Allez ! ça y est !… c’est reparti, je le sens, c’est [re]lancé. C’est bien.
La vitesse de croisière sera bientôt atteinte dans l’exercice de la « philosophie » “à la française”, hésitant entre « philosophie » pure, « spiritualité » œcuménique, et, « morale » humaniste sereine.*
La beauté, le génie, sont-ils un miroir qui nous renvoie notre image, sans complaisance, et nous déprime ?

— Déprime-t-on parce que le soleil brille ou parce qu’il fait beau ? Non ?… Eh bien alors, pourquoi, confronté au génie ou à la beauté, en prendre ombrage en s’arrêtant à notre image : ne faut-il pas voir au-delà, par delà, le devenir qu’il nous indique, la fatalité que nous avons à nous rendre meilleur, toujours, à progresser. C’est un fait : le génie « fait beau ». Il suffit dès lors d’admirer comme un enfant, de redevenir un enfant. Certes, ce n’est pas facile, cela prend souvent une vie : « On met très longtemps à [re]devenir jeune » disait Picasso ; Nietzsche, rejoignant par là la sagesse Zen en fait l’objectif ultime : pouvoir retrouver un jour la pureté du rire de l’enfant, celui qui s’étonne, celui qui admire ; Zarathoustra n’a de fait au bout de sa quête qu’une seule rencontre à faire : revoir l’enfant qu’il a été, se fondre à lui.

— Est-on « passif » dans cet exercice qu’est l’admiration ?

— Dans la prière ou la méditation, est-on « passif » ? Non !… C’est du même ordre. L’admiration est un exercice spirituel au même titre que ceux d’Ignace de Loyola. L’admiration-fusion est une longue ascèse qui consiste à se vider de soi-même, à se désencombrer de tout ego, à s’excaver, pour enfin pouvoir « faire écho ». Elle est de l’ordre de « l’extase » ; ce n’est pas « l’extase mystique » mais « l’extase esthétique » ; pour y parvenir, c’est un long travail, mais au terme : quelle adéquation sereine au monde ! quelle légèreté de l’être parvenu enfin au non-être qui peut être « Tout » ! quelle force douce, devant quoi, à terme, rien vraiment ne peut résister.
[23 / IV / 09]

*
Je fais relâche. La bête est au pacage.
[7 / VIII / 02]

*
Si « L’avenir de l’Europe se joue en Afrique » selon le mot de Lénine.

— Alors, on est mal barrés.
[1997]

*
La bête prime dans l’homme. Sépulcrale & fantomatique. Sépulcrale. À conjurer. Il faut l’apprivoiser, et chercher à en faire « la bête angélique ».
[1996-1997]

*
Quel est « le nombre d’or » de la littérature ? C’est le deux, puisque c’est le chiffre de l’altérité : entre Dieu et sa créature, entre la créature et une autre créature, entre le narrateur et la lectrice ou le lecteur.
[1996-1997]

*
Le saint ne sait pas qu’il est saint.
Ainsi du reste, celle ou celui qui sont beaux, intelligents, etc.
[1996-1997]

*
Un papillon ne se prend pas avec ses doigts. La sainteté ne se touche pas.
[1996-1997]

*
La poésie est une certitude, et chacun a « une fatalité de » certitude devant soi.
[1996-1997]

[C’est tout pour aujourd’hui. À suivre […].]




Maximes, pensées, bribes & fragments

Le titre n’est pas sans auto-ironie. Se limiter à cinq phrases ou bribes par jour aussi : le nombre sera aléatoire. L’objet est de repiquer au hasard, parmi des montagnes de carnets de notes éparses, comme on va aux champignons. C’est le plaisir de la ballade qui me motive et qui me suggère l’idée de partage : « frotter et limer sa cervelle contre celle d’autrui » comme disait Montaigne. Quant à « la substantifique moelle » dont je parlais hier soir, il ne s’agit pas de celle de Pierre Dac, mais bien de celle évoquée par notre bon François Rabelais.
— Quoique…*
On découvre toujours le sens des mots trop tard.
[2002]

*
Atteindre à l’unité, voilà le but, l’unité par l’Art, la philosophie ou la religion, sinon, c’est la prolifération qui en résulte. Dieu est Un, Satan est « légions ».
[2002]

*
Chers « Chers », menez-moi vers la sainteté, puisqu’il n’y a pas d’autre voie.
[2002]

*
S’il n’y a rien, s’il n’est aucun Dieu, il y a au moins la mémoire des hommes.
[2002]

*
Le sexe masculin : le petit trait d’union de la médiation réussie, ou improbable.
[2002]

*
L’irreprésentabilité : voilà une problématique « baudelairienne ».
[2002]

*
Le loulou de Poméranie est un caniche prolétarien.
[2002]

*
Je n’aime pas le mot « revanche » pas plus que je n’aime le mot « vengeance », mais j’aime avec passion — une passion naturelle en moi — le mot « Justice ».
[2002]

*
Le meilleur autoportrait de Van Gogh, ce sont ses Souliers.
[2002]

*
La sexualité, quand il n’y a pas d’amour, c’est une étable. Quand l’amour seul y a mené, c’est comme l’étable de Bethléem : il n’y a plus d’étable, il n’y a plus de merde, il n’y a plus que l’amour ; et les rois mages sont à genoux.
[2002]

*
T’as envie de poulet et tu manges du poulet… T’as envie de couscous et tu manges du couscous… Et après ? Tu fais quoi ?… Tu chies.
Chier l’autre après l’avoir consommé, transformé : pour quoi ?… C’est ce à quoi bon nombre depuis la soi-disant « révolution sexuelle » on ravalé « l’amour ».
[2007]

*
Vivez ! Multipliez les expériences ! Vous n’en lirez que mieux les œuvres.
[Date indéterminée]

*
Typographiquement la poésie de Baudelaire — à la différence de celle du « Coup de dé » de Mallarmé qui la suit d’assez près somme toute — se présente en blocs typographiques, n’est pas rongée par le silence : et c’est très significatif de l’endroit d’où Baudelaire a choisi de tenir son discours sur la poésie, même s’il se croyait, se pensait comme étant « le dernier poète » après avoir lu, enfant, de Fenimore Cooper : Le Dernier des Mohicans (1826).
[Date indéterminée]

[à suivre…]




Maximes & pensées

Embarqué dans des rêves de métissages improbables, j’ai abandonné cette revue qui était pourtant ma fille, la laissant orpheline, l’ayant reniée. Je le regrette aujourd’hui et j’y reviens, humblement. N’ayant pas le temps de rédiger pour l’heure des articles complets ou des poèmes, sauf ponctuels, je juge opportun de reprendre le chemin de la publication sur la toile en offrant chaque jour au plaisir ou au déplaisir des lectrices et des lecteurs, cinq maximes ou pensées, comme autant d’« os » à rogner, pour y trouver quelque « substantifique moëlle »… potentielle. J’entends m’y tenir, désormais.
— Qu’on me pardonne d’avoir rêvé… à l’exclusive, à l’exclusion de tout le reste.
Il faut que naïveté se passe.*
On couche les choses sur le papier, pour les endormir, pour leur faire l’amour ou les faire mourir, et, le plus souvent, tout ensemble.
[Date indéterminée.]

*
Quand on a des comptes à régler avec autrui, c’est pour tenter d’oublier qu’on a des comptes à rendre à soi-même.
[2008]

*
La langue française est avant tout musicale. Dans la musique tout se joue dans le contraste et avec les silences. La langue française est avant tout faite pour suggérer plutôt que dire… et tout le reste est mots.
[Date indéterminée.]

*
Plus un artiste est grand, plus il se tait. L’Art est maïeutique, comme la pensée.
[Date indéterminée.]

*
Se damner par l’espérance : le paradoxe par excellence. Dante ne l’a pas compris qui inscrit sur le porche de son Enfer : « vous qui entrez ici laissez toute espérance. » C’est par l’espérance que le damné souffre aussi.
[Date indéterminé.]




Collusions et collisions de commémorations

Dans « La Société du spectacle » dans laquelle — plus que jamais — nous barbotons et pataugeons : quel lien entre1°) l’anniversaire du 10 mai 1968, date immortelle à laquelle un ensemble de potaches, dans une sorte de brouillon prophétique de la « Star Ac… » et du reality show à l’américaine, a joué à faire la Révolution à Paris, parce qu’il se sentait écouté par les radios et vu à la télévision…2°) l’anniversaire du 10 mai 1948, création de l’État d’Israël…3°) l’anniversaire des événements d’Alger du 13 et du 14 mai 1958, et, par conséquent, du retour de Général de Gaulle « aux affaires »…4°) la nouvelle intervention médiatique de M. Nicolas Sarkozy, sixième Président de la Vème République, passant son temps depuis un an à faire des commémorations de ses discours de promesses électorales, et venu à nouveau expliquer aux provinciaux bouchés combien il « croi[t] au Capitalisme »… combien il « croi[t] à l’économie de marché »… combien il croit encore qu’il sera « le Président de l’augmentation du pouvoir d’achat »… combien il croit qu’« il faut travailler plus pour gagner plus »… [Simple question : avec tous ces « je crois » et sous toutes ces croix des espérances des Français : où se trouve encore la croissance, et surtout dans la poche de qui ?…]5°) l’ouverture du soixante-et-unième festival de Cannes, avec bien sûr « Canal + » et « Le Grand Journal » — oh ! la la ! Immmense !… HÉNAURME, le JOURNAL — qui va couvrir l’événement (tout le monde voit la saillie ?… Elle est prophylactique à heure fixe : voyeurs à vos D.V.D.) ?…

Eh bien, figurez-vous, braves gens de France et d’ailleurs — travailleurs sans papier, planquez-vous !… travailleurs précaires et S.D.F. fermez-la, pour changer, car on est en train de vous compter dans les quotas de la baisse du chômage, soyez au moins sensible à l’honneur extrême qu’on vous fait, tas de branleurs — il y a deux intrus, deux erreurs : oui !… il y a deux commémorations qui ne sont pas du tout vendeuses et qu’on ne commémore pas ou presque, peu ou prou : la première : la création de l’État d’Israël — après tout Bush, notre modèle en matière de politique internationale et de politique économique-nique à nous ici en France, n’a rien su faire pour eux — et, la seconde : le retour aux affaires du vieux Général après une sorte de « Putsch démocratique », oui, surtout le retour du vieux Général…

Le retour de Cincinnatus est passé de mode : plus personne ne sait ce que c’est que l’Histoire ; on est décidément plongé dans la fiction et le virtuel comme seules « données objectives de la conscience » depuis 68, et la chose ne va pas en s’améliorant ; le dernier Cincinnatus est déjà empaillé au Musée de l’Homme depuis des lustres. Qui pourrait songer à l’idée de l’arrivée d’un homme providentiel, assez capable, assez cynique aussi au sens politique et machiavélique du terme, au meilleur sens du terme en somme, pour régler les problèmes du moment, et qui ne soit pas un dictateur, entendons-nous bien ? Mieux vaut ne pas en parler, non. Mieux vaut ne pas remuer le couteau dans les plaies qui ne se sont jamais refermées pour les Français d’Algérie et pour les Harkis, non plus, par ailleurs : on leur doit trop de choses… Plus personne ne croit à l’existence d’un homme providentiel. Pour qu’il ne se passe plus rien, il y a dû se passer quelque chose… Exit l’espérance du retour de la politique. Exit le retour d’un Chef d’État qui penserait son rôle en tant que Chef d’État d’abord, et, non en « gentil-organisateur » des intérêts des patrons français. On fait avec les vedettes du moment. On occupe l’antenne. On gave l’audimat qui mate et qui écoute « l’universel reportage » du rien et du néant. On occupe les gens. L’histrionisme en somme est la dernière valeur de l’Occident.




L’esprit de Mai est à la FNAC

En ce mois — en ce moi ? — de mai 2008, quarante ans après les fameux « événements », tout le monde se demande où est passé « l’esprit de Mai ».

Ne cherchez plus !

Un des reporters de Polaire, infiltré à la Fnac des Halles, a trouvé :