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Pour Francine

Jean-Louis Cloët Jean-Louis Cloët, 30 septembre 200712 août 2023

Pour Francine, ma mère, morte il y a six ans aujourd’hui, vraisemblablement d’une erreur médicale, un dimanche, un week-end, en clinique privée.

CARTE POSTALE SONORE DU PROFESSEUR PASSEPARTOUT :

Toussaint 2006. Un groupe de lycéens français, venus en Pologne pour faire le pèlerinage d’Auschwitz, descend dans les profondeurs de la terre polonaise, dans les mines de sel de Wieliczce, pour atteindre la pharaonique cathédrale de sel, célèbre dans le monde entier. Parvenus enfin dans ce lieu improbable, cette salle colossale et inconcevable, comme pour pouvoir prendre d’un coup la mesure de tout l’espace et de toute la spiritualité du lieu… là, soudain, c’est le miracle…
— Écoutez, et croyez-en vos oreilles comme nous y avons cru. — Il n’y a pas de montage ; rien n’était orchestré ; il fallait simplement être là, à cet instant-là : un pur moment de grâce…

[L’enchantement est signé : Anton Bruckner (1824-1896).]


— Poèmes —

à Francine, ma mère, morte le 30 septembre 2001,
des suites d’une erreur médicale.


SOURIRE VOLÉ

Que regardes-tu donc, ma Mère, au revers du monde debout qui paraît se coucher sur nous, du monde abrupt ?… À quelle hauteur (les yeux fermés, pour jamais sans faire d’effort) atteins-tu, pour avoir ce sourire — cet équanime et quiet sourire — que jamais je ne t’avais vu ?

Qui t’attendait ? Qui te surprit que je devine en ton absence, que je devine à ton insu ? Car je vois bien que c’est à Lui — et à Lui seul — que tu fais cette confidence de ton « être » (de tout ton être) qui nous est ravi pour jamais.

Ravie. « Ravie » tu sembles, oui !… au point même que tu sembles nous oublier ; et ton existence envolée, volée par Lui — emportée : où ? — c’est, comme si nous n’avions jamais existé pour toi, comme si nous étions « trahis ».

Mais comment t’en vouloir pourtant ? Comment t’en vouloir cependant : tu parais si « heureuse » dans — comment dire ? — cette « extase »… : qu’on n’oserait te réveiller, te distraire, pour rien au monde !
Comment pourrions-nous te donner « Ce » que nous ne saurions nommer, « Ce » que nous sentons, ébahis, là — las !— là qui nous échappe, hélas !… à quoi tu sembles te confier comme un enfant, comme une enfant, comme jamais un enfant, oui — même à l’être qu’il aime et l’aime, qui l’aime et l’aimerait le plus — n’ose, n’oserait se confier : si sûr de soi, si sûr de lui ?

Mais quel est-il donc « Celui-là », qui peut pousser sans violence à se donner sans résistance, ainsi, ici… : ici, ainsi ! tout entier, et jusqu’à l’oubli !…
Pour Quoi ? Pour Qui ?…
Pourquoi ? comment ?…
Et pourquoi faut-il que ce soit, ce ne soit qu’en sortant du monde, qu’on puisse avoir ce « sourire »- là ?

(Sur le vif en septembre 2001)

——————————————————————LA DORMEUSE

à Geneviève, ta mère, douze ans plus tôt.

Dormeuse, morte aux yeux fardés, ton rêve est un

aérostat qui descend qui monte encagé

dans le ciel soumis à ses lois. Si ton visa-

ge est de pierre, sur tes lèvres closes que plein

d’un seul baiser posé, le froid semble à jamais

avoir fermées, est-ce un sourire ce qu’on voit,

dis, ce qu’on y voit flotter ?… O dormeuse, sur

ces eaux sombres d’où tu sembles, d’où tu pa-

rais revenir, comme pour jamais revenan-

te : où, comment pourrons-nous marcher, où, comment sur

ces eaux, dis-nous, pour te rejoindre où tu es ?… À

jamais perdons-nous, perdrons-nous ton visage ? En-

fouis pour jamais ton regard et ta voix ? Et

ce que nous aimions dans ton doux bavardage est-

ce à jamais perdu ? Ne l’entendrons nous plus ? Seul,

ainsi, resterait l’oubli ? L’oubli de tes

yeux ! L’oubli de ta voix ! Rien que l’absence !… Était-

ce à toi que ce silence, et de nous laisser : seuls ?

(Sur le vif en janvier 1989)

— –
— « L’amour est fort comme la Mort. »
— Plus fort !

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