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Petite Suite obscène

Jean-Louis Cloët Jean-Louis Cloët, 29 novembre 20088 août 2023

Le Regard :


La Déhiscence. Passage des météores. Parce qu’il convient d’énoncer toujours le terme de ce qui s’absente jusqu’en ses recommencements, sa renaissance éblouie, éblouie parce qu’incrédule toujours.

C’est tout le Jour ainsi qui se nomme : tout le Jour mais dans chaque jour, dans le sépulcre quotidien de chaque instant qui s’ânonne, terrifiant puisque terrifié par l’absence d’éternité, et, qui l’invente, et qui le perd dans la forêt qui le seconde des secondes.

— Vient « L’Heure » alors, plus brève par sa durée même qui s’absout de toute dépense et s’étonne encore d’être, là, papillonnante bien sûr, puisqu’elle est l’âme même, et la psyché : toujours absente, et qui n’est pas, et qui est…

— Le regard peut être ?

*

La Pornographie :

La déesse Bobo exhibe son sexe. — Hélas ! ici, elle ne rit pas.

Il s’ouvre et il se ferme comme un qui suffoque, un qui se noie ou qui s’étouffe ; et l’on ne comprend mot — même avec un effort soutenu — à ce qu’il marmonne. Il bave. Il paraît terriblement vieux soudain : il a soudain l’âge du monde. Mais il n’en est plus L’Origine, non. Il n’est plus que ce balbutiement silencieux qui bulle un peu aux commissures, sec pourtant. Certes, c’est qu’il n’a plus rien de mythologique.

Dans les « écumes de l’amour », ici, plus rien ne naît. Tout pleure.

*

L’Analité :

L’analité est une déambulation pour qui se prendrait à penser — oh ! ne serait-ce que le premier souffle de son silence, avant même toute expression !… —

L’analité n’est pas une donnée récusable, ni excusable en soi : elle est un fait majeur avec lequel il « faut faire » quoiqu’IL fasse, et, quoique le « ça » fasse à la « va-comme-je-te-pousse ».

L’être le plus exquis qui soit, qui puisse être sur terre — humain ou animal, —n’est d’abord qu’un « sac d’excréments » : les vieux Pères du Désert disaient juste, juste ce qu’il fallait pour le ramener au départ de l’envol de sa transcendance, à cette aire où l’on ne joue plus, que la maladie ou la mort rappellent quand l’être par défaut l’oublierait un peu, un peu trop.

— Et je ne pense pas que le Jade, comme les Maîtres du Tao le pensaient, pourrait empêcher que ne déambule ce souffle vital qui naît des fermentations de nos boues ! L’âme nous vient par la merde.

*

La Beauté :

La Beauté toujours se dédouble vers la nuit : elle est inconstante ; le jour ne lui plaît qu’à moitié. Elle ne voit pas pourquoi il ne lui faudrait aimer que les Anges : les démons lui plaisent aussi.

Ses amours font désordre. Elle est désordre. Elle hait l’ordre. Elle est debout sur le monde comme on pisse ou comme on vomit, comme l’on prie aussi, abandonnée de tous.

Elle sait qu’elle est aussi un corps, un corps qui doute : elle s’émeut à l’idée que ce corps puisse faire écho à La Laideur par exemple à qui on la maria volontiers, et, elle sait qu’alors une vérité naîtrait dans l’éclipse de ce corps vendu, crucifié, de corps voué qui n’est soudain qu’à elle, à tous, où, soudain, elle se reconnaît.

*

La Vie :

Alors, ce fut la Vie, la vie vivante ; et il n’y avait plus aucun moyen de mentir… de mentir ou de mourir.

Il fallait la prendre à bras-le-corps comme un gros corps encore à naître, coller sa bouche sur elle et l’animer d’un souffle, de mots ensuite, de mots, jusqu’à la faire sourire.

Et elle souriait, sans mots dire, et, sans qu’il soit possible de la maudire encore, pour fuir.

Et il y eut la Nuit… Et il y eut un matin… Et, ce grand corps à animer, à réchauffer, à aimer.

— Tout était devenu : élémentaire !

*

La Perfection :

La simple et sage adéquation à L’Univers qui nous contient, au Monde Naturel, à la condition humaine : c’est cela « la perfection ».

*

La Jeunesse :

Je vous envoie la Jeunesse : la Belle, la Studieuse, l’Humble et l’Insolente ; l’espoir, quoi !…

Je vous envoie la Beauté : celle qui ne se connaît pas, qui ne saura jamais.

Je vous envoie un cœur pur, un cœur vierge que rien n’a touché sinon la Douleur et la Joie secrète : celle d’aimer, d’avoir été aimée de gens simples, de gens légers, si légers qu’ils ne peuvent laisser d’empreinte que dans les cœurs purs.

Je vous envoie la Jeunesse, que ni vous, ni moi, n’avons plus : Celle qui nous recommence…

*

L’Obscénité :

Dans le grand bordel du monde, ces êtres se prostituant à l’idée qu’ils se font d’eux-mêmes, passent, fiers de leur absence de cœur, de cœur et d’âme. Ils savent qu’ils sont le plus grand nombre.

En matière de pornographie, l’orifice fait oriflamme.

Ils poussent la médiocrité jusqu’à l’obscénité, exhibant leur béance avec fatuité, justifiant ostensiblement — parce que Le Mal les encule au cœur — toutes leurs turpitudes passées, présentes, à venir, les justifiant par avance, par avance par leurs avances, qu’ils prennent pour des avancées dans le monde de la pensée morale et de l’éthique.

*

La Vérité :

On lui avait craché dessus ; on l’avait battue après l’avoir déshabillée ; on lui avait enfoncé le manche d’un balais dans le cul et forcé à faire dix fois le tour de la salle sous les rires gras, en lui criant : « serre les fesses, sale pute ! Mais serre donc tes grosses fesses, salope ! » Chaque fois qu’elle le perdait, on la battait.

Après, ils l’avaient violée avec des matraques et des bouteilles. Elle refusait d’ouvrir la bouche. L’un d’entre eux qui se masturbait devant elle la barbouilla de son sperme en la traitant de « chienne ». Ils l’ont mise à quatre pattes, puis lui ont crié de crier qu’elle n’était qu’une « sale pute ». Et leur chef est arrivé…

Elle était nue sur le pavé, dans la cave. Il lui a écrasé les doigts, d’abord, avec ses bottes, ces doigts dont les hommes d’abord lui avait arraché les ongles […]. Puis […].

[…] Cette histoire n’a pas d’Histoire.
Cette histoire n’a d’Histoire que celle de la violence du monde.
C’est l’histoire de la Vérité. Quand elle est nue.

[Extrait de Le Livre des rencontres, 1999-2000.]

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