Cimes Stéphane Partiot, 12 août 20236 mars 2024 Netteté Qui veut cacher la vérité la place en plein midiEt pour avoir troublé l’amertume des nuagesJe lirai les blessures certainesoù noyer l’âpreté de toute vertu Ce bruissement fut-il le chiffre de nos heures ?Car lorsque vos mains fermeront l’éventail vertLorsque le rideau retomberaSon poids si léger s’étendra sur nos vies Tout nous sera éternel car perdu à jamais * Adresse au mirage Les reflets n’ont-ils que des questions aux lèvres ? L’harmonie se disjoint Les heures ne grincent plus Mais en un souvenir combien compter de souffles ? Peut-on défaire ce serment scellé par une plaie ouverte Dissipé par les anges sous un regard d’épines ? Et sait-on si la mort elle-même est mirage Ou bien si le voyage commence avec son terme ? Saisie de ce nuage une étreinte s’allonge Tout de toi tinte encore au contour du silence * Suspens J’ai vécu dans l’écoute claire d’un souffleAu-delà de l’amour Au-dessus de la penséeLa clarté m’a saisi Sous l’ombre de l’indistinctJe me suis relevé Abandonné au tempsJe n’existais plus même * À jamais Le marcheur s’en revint du sentier d’ombres, le dos voûté, l’âme chargée d’embruns. Une brise lui demanda s’il avait trouvé celle qu’il était parti chasser, si loin de son foyer, par-delà sa propre solitude : « La mer est si grande là-bas, fit-il d’une voix sonore, et les gouffres plus noirs que la nuit. Tu n’es qu’un rire léger, tu portes aux voyageurs l’allégement du printemps. Mais que sais-tu de la mort ? Vois ma peau calcinée, cette patrie enfuie, et les vapeurs hagardes, à chaque pas, pour enclore tout souvenir. J’étais l’élan même, le souffle qui faisait rougir l’éclat… Me voici naufragé de moi-même. Il n’y a plus rien en moi qu’une braise mouillée. Celle-là même pourtant me dévore. — Modère ton pas ! souffla la brise. N’aie devant toi nulle intrigue, nul drame où jouer ton mauvais rôle. Tourne tes yeux vers l’abondance qui te cerne et dont tu ne mesures plus la force. Les chemins sont nombreux où porter ton fardeau. Qu’une question ou un bienfait anime tes cadences, non la hâte, non cette ardeur inextinguible, non cette soif de vivre qui occulte à tes yeux désormais le monde… — Qu’ai-je à faire de tes pastels et de cette cupide modération ? Ce qui un jour a été porté à l’incandescence ne saurait s’éteindre. Crois-tu qu’une vague saurait renoncer à son désir de rivage ? Ce qui prit forme de rose en aucun cas ne deviendra cendres. L’or d’un pétale demeurera figé dans le temps, et les épines à jamais entameront la chair. » * Justesse Dans le stable et dans le mouvantAccueillez ces heures salutairesSonges de la nuit Rives de la nuitParlez d’auroreAu bord des choses Cordes de la nuitVibrez pour celle qui détientL’écho sensible * Matités Sans lassitudeSi j’arpente le lieu de la tempêteC’est mu par ce poids chaviré qui s’attardeC’est fort d’un long dangerD’une croix donnéeSitôt reprisePercé par des langues amères Chaque âpreté commence un souffleChaque souffle est caresse du néant Si je recueille le mystère du temps qui s’affineC’est de deuil et de peine assiégéC’est d’une noire vacuitéVide surgi entre deux videsQue seul saura recoudre le fil ténu des heures En leur tamisToutes méthodes sont passéesN’ont plus de règne iciDeviennent nuages ensevelisSommeils dépris du sommeilOù seuls comptent les silences qui dansent vers ta clarté CependantUne lave bouillonne où mon espritSi pur si libre(Un véritable oiseau de neige)Soudain se retourne en lui-mêmeTel un dieu consuméUne braise qui résonne Oubli est ton domaineDût-il sourdre au cœur des plainesOu se hisser sur la cime d’un pur minuit Nul refugeMais l’orage s’appesantit d’autantMais la peurUnique véritéPorte l’être en son sommet * Finesse du temps Cristal d’un regardPrésence sans contourNuance d’un matin de flamme * Trinité Gravures calcinées du tempsÉlancez-vous Dispersez-vousPuretés accostées Composez-vousGivres de nuit et d’unité * Discordance Sur le sommet où tout s’éteintOù trouver l’au-delà d’un regard ? * Position du temps Que l’ordre des choses s’effondre sur lui-mêmeRien ne ternira l’écho des chemins qui se confondentRien n’entachera l’or dansant du sauleRien ses murmures(Torrents informes où vivent et meurent des mondes) Comment et pourquoi devenir ?Matin de givre se fait accueilMatin d’éclipse cette vitre imperturbableSouvenir d’un souvenir * Rareté du songe Ajusté au contour des chosesMon royaume n’est d’orNi de nacre Jamais donnéDans l’attenteIl constitue Non tissé de parolesMais d’eau claire et mobileMais de vent mêlé au vent Terre de vide où tout se formeDésert du non-refuge Larme avide et sûreDisparaît-il dans la lumière ? Chant plus lent queLa plus lente plainte Le bleu s’y trouve engloutiSon règne est bûcher de silences Éclat d’une perte qui se trouve * L’aigre songe Vous ai-je rêvéesClameurs N’ai-je été que l’écho dans les mains du néantLe reflet d’un refletL’étincelle d’un jour qui déjà disparaît La nuit : souvenir de mots endormisSon murmure roule au détour des volcansMais elle réserve (à qui peut les entendre)La pâleur de ses règnes Foudres annuléesLumières bues aux fenêtresScandales d’un automne retourné comme un gant Ai-je pourtant troubléLe candide infini du givre encore absentAi-je ainsi habitéLes lueurs absolues et les terres patientes Quand nous vous couvrions de nos manteaux de nuitVotre vin s’aigrissait sous ses ombres cernées Vous ai-je rêvéeSeul un cri s’est poséBlêmeSur le matin * Pourpre Voir un monde s’annulerSe fondre en or complexe et nu Lassé d’un jour harassantHésiter aux vastes domaines du temps Mais ces symboles usésMais la voix rincée par les heuresDeviendront Portée par l’ombre viveTu hisseras ton regardHappée par les circulations du cielTu saisiras l’ouvert Tu questionneras de si haut la laveSes méandres avidesRien que des points à la ligneLe vague écho d’une cymbale Au point de crépitementTu entrerasDans le refuge où l’ami abrite tes méditations Tout au haut de la duneIl posera ses mains de plume sur la fragilité Rive après riveTu franchiras les cercles de la nuit * Foudroyer DécisifLe gesteSouple tissu d’étéGravé comme une nuit Qui détient ne possède rienQui demeure se déformeQui tend ses mains ne saisit pas Qui oublie le temps ne s’attache plus à ses pas Sous les conquêtes du jourDévastons-nous Dans la règle de la lente mortTout bascule * Morsures Qui dira les méthodes d’une liqueur percée de nuit ?Qui le visage absent saura l’ultime refuge ?Sous sanglots et méandresSous un vestige d’astre envoléJ’impose l’ordre du simple hiver Vous portez l’or et son parfumBéni de feu et d’un acre destinDans les orages d’un temple acquisRien ne brûlait sinon vos nuitsTout s’emplissait d’inaccessibleNul vide ne cédait à son ombre Oh voix feutrées qu’un jour entraveOrdre absolu Tango du tempsLa justesse des enfers d’orEt la chanson du double jour Mes chères paroles oubliéesVous surgirez d’un autre songeMais sous l’ineffable couleurDe pauvreté recomposéePar-delà toute âpre fumée Pour vous par vous sans vous en vousTout danse et tout reprend sa courseTout pantèle en un ciel de nacrePourtant opaque et couvert d’indistincts mouvements La nuit même est un choix d’albâtreVivre est révolte d’un songeCouronnée de peine et de boue Silence traçant dans l’incertainLa partition d’un autre ciel * Seule amertume Tout commence par la fin d’un conte Blés mûrisOù s’attardent les dramesMoisson du beau et des peines Les souvenirs muets n’auront su se trouverQu’ils se prolongent au creux de l’heureÔ qu’ils s’éteignent Tout conte est une demeure pour l’homme seul * Mur d’un adieu Qu’as-tu trouvé sous les vitraux de soie ?L’attente de la pierreLes déluges du silenceOu cette pleine année de nuit ? Si je vacille à ta rencontreC’est de vivre et mourir à chaque instant du songe Seule claire incertitudeNulle pensée n’est refuge * Gravure Trouver en soi la nuitQui voile de son encre toute raisonY puiser cette eau-mère insondableTenir la coupe sans frémir Par longues lampées de mort et de soleilDevenir cette flamme qui passe(Poison qui dénude l’inaperçu) La porter à ses lèvresBoire l’obscurBrasier d’idées célestes * L’éclipse Peut-on tracer le point où l’ombre n’est plus ombre ?Peut-on savoir l’ampleur de ce qui n’a plus forme ?Au sommet de ce mont où la neige a son règneEn cette nuit nouvelle je porterai ton âmeLes plis du fleuve s’y mêleront si étroitementQu’il n’en restera plus que le grain d’un regard Peut-on aimer vraiment au-delà de soi-même ? * Tout se déploie Étends ton règneRepose tes cimes engourdiesToute marche cette nuit est un détour de feuPose sur mon épaule ton souffle de cristal Cadence muette cernée de risquesVagues de quais où nait un corpsLe bois craquèleLe vent s’attarde en son mystèreSeule une liqueur scelle nos lèvres Étends le cielLes mots sont feuilles déclinéesIl n’y a plus d’effetPrincipe et profonde fondation Ta main au creux d’une couronne grande comme la nuitTa braise au fond d’un brasier bleu comme le jourTon eau mêlée d’eau pureC’est la vie blanche et d’ombre Tu es d’un long matinDésir de l’éternel épi Empare-toi de l’immense * Électrocardiogramme À peine un drame et le soleil autour Bruyantes et lassesDehorsLes pierres surgissentLes branches étendent leur souffleCette vérité que tu cherches en moiJe la livre comme chargée du mondeTandis que l’eau s’amasse au bord des heuresTandis que tout se fige en ces révoltes Muet quand tout s’exprimeDebout quand tout s’éteint Vivre à contre-temps * Trois notes L’une de soleilElle déliera le souffle L’une de blancheurSerons-nous pureté ? D’absence la dernièreTout sommeil s’y dévore * Ce que l’on ne saurait nommer Volute impeccableSuspens décisifSois mon impossible et vaste DanubePour qu’à travers toi j’arpente la riveDu dernier déluge où tout s’abolitRien n’est plus certain sinon cette nuitSinon ce refrain du souffle qui passe * Ce qui nous traversa Murmure sans sommeilEsquif amerBalancement des feuilles lasses — Que sont encore nos vies ?Des barques sur un fleuve sans ordreUn peu de cire au bord d’un songe * Ce qui n’a plus de nom Manquer la cibleÊtre tout proche ComprendreNe plus comprendre Joindre les rivesSe déserter * Vos bourrasques Sous un repli du soirMinuit est un hiver de sableUn soleil dispersé S’évadent les convives et leur règne de feuS’évasent les idées dans un demain de neige Loin de vos déserts je me soustraisSi loin d’un impeccable jourJe nous disperse Jour tenuMort d’un grenat que l’on retientSanguine nuit surgie sans flammeAu détour des combats de sable Pour des pas posés sur le jourLes rayons d’ombres coagulentEt l’amie même est endormie * Mon ineffable Là où tu fus, j’inscris mes pas de vent, de lumière.Là où tu fuis, je lirai les cris noirs d’horizon.Là où tu te blottis, je considère ce qui n’a plus de nom.Là où tu deviens, je serai sans crainte,Après la traversée de la mort,Plus glorieux qu’un songe mouvant,Dévoré par le deuil de ta beauté. * Seul critère Éveils où vous allez perdre vos altitudes, éveils de souffle et d’ocre où s’attardent les drames… je dénoue le matin si lointain qui vous lie, je brandis vers le vent l’envers de votre aurore. Un refuge se dresse aux confins du chemin, quand l’ancre s’éternise aux ombres absolues. Nul coffret n’annonça ce qui soudain advint… et pourtant votre voix germait au petit jour. * Méthode pour partir et rester Le jour grelottera sous un rêveTous vos symbolesSont arrimés Qu’un thème absent règne en nos heuresQu’un Nil surgisse au fond de nous Rives appeléesDistances lasses * Trois étoiles À la splendeur du maîtreVous tomberez sans bruit À la plus dure rocheVous chanterez vos nuits Aux immenses auroresVous goûterez encore * L’envers des glaciers Votre insolenceOuvre un règne de neige Vos dissonancesSans autre refuge qu’un méandre sur la cimeComposent toute question. Langue d’airainLangue de pluie et de clartéÀ quels nuages adressez-vous l’affrontDes longues traversées au bord du fleuve seul ? À quel orage adressez-vous ce souffleQui n’a qu’une coquilleCelle de votre nom ? * Renaître Tout de toi se dérobe à chaque mouvement. Fuite est ton devenir : pure esquive d’un silence composant neiges, vers l’horizon noir. Ton être est de n’être plus — parole qui pose et place au seuil du sanglot. Le foudroiement des neiges griffe un fouillis de mots, où sur la trame abolie l’on voit poindre la seule enfance. Ta fuite a décrit les quatre reflets. Ta fuite où se compose l’aurore. * Écharpe d’or La vie peut-elle être aussi rouge que votre ciel ?Sous vos rayures de braise un silence m’emporteJ’y lis ce filigrane étrangeJ’y tiens l’unique absence du pur baiser donné Sous vos rayures de nuit vous volez loin des ruesQue transpercent les heures et toute ombre commune La vie peut-elle être aussi rouge que votre ciel ?La vie sans fardLa vie bruyante et nueLa vie pur oiseau sur la toile J’ai divulgué ce qui étaitVous dénouez ce qui viendra * Lorsque la mémoire se penche sur la mer et vacille Le reflet de ta peau sur l’écorce du fleuveComprenait toute nuit de livres dispersésLes rires transpercés Les climats assourdisEt la blancheur-soupir d’un lys que l’on avive D’hiver ton seul été surgi sur le pavéLes lacs sûrs Les tournois L’étoffe un peu froisséeD’une hâleur perdue au calice des vaguesLes parfums sans refuge Les ors que l’on troublaitEt qui dans ces vigueurs laissaient voir leurs roseaux Le noir Le noir encore Et l’insondable noir Tout flottait sur nos vies comme un pur présent d’ombreUn abîme oublié au détour du sentierCes regards que l’on traîne sur la moire étourdieLa main que l’on caresse alors qu’elle s’est enfuie. * Passage L’orbe de juin est choix de basse épine. J’y promène l’incertitude, tandis que le fleuve, plus étroit qu’au temps de sécheresse, partage ses longs lambeaux de flamme avec le fouillis des nuages. Traversées, oh traversées d’une ombre à l’autre, liens tenus et présents, je salue votre souffle ! J’embarque en ces chorales, en ces notes déposées sur le tain du miroir. Mon royaume est de lassitude — où va le vent quand silence se retrouve. * Constituer Par nul détourJ’atteins l’ombre de la rose Par larmes aboliesJe vais au gré des fleuvesBatelier de la nuit-mondeDe la seule nuit qui ait résidenceDe celle qui sourd encore au cœur du songe * De l’absence un rehaut Non de la véritéMais nocher du scandaleNocher désormais seul Alors je traverse ces glaces pour la voirNe serait-ce qu’une secondePour la voirDans l’eau d’étoilesJe m’oublieJ’y écorche l’erranceEt mes prénoms rompus C’est que ta glace me cernemues’arroge un règneun temps surgitme griffedisparaît encoreme laboureet plus seul encor qu’un dormantelle m’efface. Mais j’avanceLe regard planté dans celui de la mortJe ne suis que tension vers la médaille de luneLa médaille de plombCelle qui honore le fard du jourQui de sa lave signe toute loyauté Par-dessus chaque mur transpercéPar-dessus chaque rue traverséeBlême son souffle s’attardeDans la méditation des heures Ses lancesSes lianesSes vagues clartésC’est mon hypnose cristallisée C’est sous la coque d’un lys secretCe morose demain que tu as Idole de nacreQuels chemins poursuis-tu ?Idole désirMa douce épéeQuels néants rejoins-tu ? Aujourd’hui fut de flamme et d’ocrePassée par mille chemins de larmesEt dans cette pure solitudeJe connais l’astre du seul feu. * Passage II Je dispose en moi ce vent contraire qui souffle aux quatre coins de mon être. Cette eau, cette boue, ce torrent de moi-même qui survient et s’épand, ou demain se délivre, ou se minéralise. Le temps disparaît puis soudain n’est plus que l’ombre de lui-même. Devenir une tempête, un souffle perdu sur le sable noir. * Loin de l’austère fadeur Sur quelle cime enfinHisserai-jeCe glaive de cristal ? Aux forêts du temps d’orSurgit votre voix nue Aux satins de la nuitDes volutes brodéesComposeront les piècesD’un pur château absent Un pur château absentD’où s’élevait l’auroreDe vos chairs enlacéesPar les fils de ma nuit Sous l’ordre vous ployezSous la langue de marbreVous lancez vos eaux d’ombre J’y fais entrer les voix véritables du souffleJ’y saisis la rocaille qui ouvre la lumière La lumière soudain parue de votre vide * Brisure Si j’ajourne le connu, afin qu’il amasse des lambeaux de clarté, c’est une rugosité d’albâtre qui s’abat telle foudre bue sur nos regards. L’archet des heures s’attarde avec sa lamentation d’eau grise et muable. J’y nage désormais, au gré du courant, comme la feinte contingence me l’ordonne. Les offres données ne sont plus nouvelles : elles parlent d’un ailleurs dès longtemps épars sur nos peaux. * Accomplir J’ai diminué mon regard jusqu’à atteindre le pointOù le bouleau délie sa dentelureJ’ai trouvé dans le fouillis des brumesL’abri léger Quelques notes encoreÔ quelques notesQuelques refuges encore Fugace tout graviteSi les nuages ne résonnent plus Par le pétale d’un souffleDressé le cœurRanime les vitres de l’ordre * Désert et rive L’émotion contenueTandis que l’orage s’annule Défait par l’incertainTu liras hors des livres Soumis à l’aubeTu vaincras par ta perte * Le plus haut nuage GravirRêver ailleurs D’un mortelÉphémère salut Refroidi par un feu d’absenceFumée d’un vide que rien ne combleJe suis revenu près du seul fleuve vivant De faux drames et de vraies peines muesTorrents Plein d’une sagesse crueUn vieil homme sur la barque Lis dans son regard cette questionPourquoi être encore ce que nous ne sommes déjà plus ? * Poussière : ton nom La vieAutre chose qu’unvent sauvage bordantles ombres de la ville ? Souffle du tempsTrajet de nuitSolitude où fermentent nos peines Effeuillée par leur perteArdeurs des corps perdusL’amertume longtemps chassée Tout germera pour s’abolir * Scandale Flammes tues et mornesNos viesSilences entrecoupés d’orages Le sable projette ses bourrasques d’or Ô contempler la chute des couleursBuée sur le tain d’un miroirPoint sous ton regard Je n’ai plus aucune existence Triste chansonPrière éteinte et disparue Toutefois braise * Après la cendre Dans ton fleuve d’étoiles peintesS’invente l’ennui du ciel Trois nuages surprennent l’obscurTrois soupirs à la dériveSur ces balcons quel ange se lèvera ? Rameau de flammeLe lac où triomphent des neiges absentesRameau de pierreCes gravures mues par nos dissonances Au creux du vent trouverai-je le ventL’astre devenu gemmeLa plainte faite chant de flammesLe chant de pauvreté L’impatience n’a plus de passéElle se projette en ses demains Ne préservant rienElle devient tout Voix (poèmes)