Le Vieux Saule Jean-Louis Cloët, 27 avril 20081 novembre 2023 Mon cœur n’est pas une cage. Mon cœur est le cœur d’un vieux saule qui baille par ses plaies, par elles rie, et, s’ouvre au monde : vient y nicher qui veut ! — es-tu oiseau ?… Si tu l’es, si tu as quelque nid à faire, je saurai bien te protéger et te cacher aux yeux du monde… J’ai un cœur à être habité : assez creusé par la souffrance pour que tu puisses y trouver l’aise. Mes branches sont hautes ; mon feuillage, épais ; mes racines fortes, profondes : racines du sol, racines du ciel, je vais puiser des profondeurs de la douleur et de l’extase, tout à la fois, ce qu’il faut pour faire ma sève. J’offre au printemps des fleurs, et, la fraîcheur, l’été ; à l’automne, tout l’éventail du choix béant de mes plaies où toujours on peut se loger ; l’hiver, la chaleur de l’écorce.Je ne te demande qu’une chose si tu m’habites : m’oublier… vivre en moi comme tu respires, comme tu voles ou bien te reposes… car je veux t’entendre chanter ! [27 / IV / 08] Voix (poèmes)