Trois poèmes du suspens Jean-Louis Cloët, 7 juin 20093 août 2023 LÉGÈREPossiblement,les nuages s’étirentau ciel…nous ressemblentcomme des chats. Possiblement,l’oiseau, qui dortet vole,est notre rêve […]. Possiblement,la pluie, le ventet ce tourbillon délicatqui fait battre la vitreest ton cœur, ouvertà la nuit… — Et ta main fine,passagère,s’étend vers moi,vers nous …légère,pour effeuillernotre silence. [6 / VI / 09] * SUSPENSBelle,dans le suspens,la vie danse, légère,tournoie,descend. Telle,dans le suspens,tu vis, danses, légère,te noies…te rendsà l’évidencede l’instant. Et, moi, qui te regarde,te vois si sage,j’enrage :— Oh !de n’être pas aussi sage ;de vouloirarrêterle temps. [7 / VI / 09] * NÉ À NÉE À l’angle douxde ton profilet de ton nez,je vois le monde. Né à née,je suis nez à nez,au bord de ton nezretroussé,au long d’un cieldont je ne sondeni la profondeur,ni la lente immobilitéqui remue de bleucomme un ventre… — mais, depuis que tu es,là,près de moi,pour m’offrir ton profilcomme un frais reposoirde soieà la vague teinte olivâtre,je sais bien que la terre est rondeet qu’il n’est que toi seule au mondepour l’enfanter,pour la tirer de ton côté. Je suis grâce à toidésormaisface au mystère,nez à nez,d’être né de toiné à néepour n’être plus,pour être toi,et pour me fondreau vaste monde,qui, entier, se résumeen toi. [7 / VI / 09] Voix (poèmes)