L’Autre Jean-Louis Cloët, 13 avril 20083 août 2023 On écrit pour trouver « l’autre »,pour trouver d’abord « l’autre » en soi :cet « autre moi » qu’on ignore,et, qui, pourtant, sait tout de nous.Après le cache-cache absconsentre vanités sottes qu’on peut se faire et illusions,vite ! il nous désencombre de soiet nous lance bien au-delàà l’aventure, sur les routes. On écrit pour trouver l’autre :l’étrangère ou l’inconnue,l’étranger ou l’inconnu,qui, enfin, soit vraie rencontre.On écrit pour être en écho,pour découvrir un ego autre,et pour l’aider à s’accoucher à soi-mêmeparce qu’on l’aime pour ce qu’il est…Pourtant, très vite, on l’aimepour ce qu’il devient :on l’aide à se désencombrer,à faire en soi le vide… enfin !Alors, on regarde au travers de l’autrecomme par-delà une fenêtregrande ouverte sur « l’Infini ». On écrit pour rencontrer « L’Autre »,l’Inconnu définitif sur cette terre du moins :le « Grand Autre » que l’on devinesans cesse partout sous les choses,sans cesse toujours dans les autres…surtout dans ceux que l’on aimeou d’amitié ou d’amour.En renonçant à ce qui est non pas frivolemais futile, en gardant l’humourdans l’humilité et tout le sens de l’éphémère, on cherche à se tournervers Lui, à vivre autant qu’on le peutface à la Vérité de sa Face,comme l’héliotrope se tourne vers le soleil,suit sa course, sans y penser,comme s’il était en prièreà chaque seconde du jour. [13 / IV / 08] Voix (poèmes)