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« Carl Schmitt et le marcionisme »

Stéphane Partiot Stéphane Partiot, 12 août 20086 mars 2024

Carl Schmitt, Marcion.

Le premier est un juriste allemand de confession catholique, très controversé du fait de son adhésion au nazisme. Le second est un hérésiarque du IIe siècle, connu pour avoir rejeté en bloc l’enseignement de l’Ancien Testament et pour avoir développé une lecture essentiellement antijudaïque du message apostolique. Quel lien peut-il y avoir entre les deux hommes ? C’est la question qu’a voulu poser Tristan Storme, membre du Centre de théorie politique de l’Université Libre de Bruxelles, dans son livre Carl Schmitt et le marcionisme.

À partir d’une relecture diachronique de l’œuvre de Carl Schmitt, l’auteur tente d’extraire les énoncés théologico-politiques qui ont progressivement rendu impossibles aux yeux du juriste rhénan tout œcuménisme et, par suite, toute amitié judéo-chrétienne. Cette relecture, qui est l’occasion d’un exposé précis des polémiques entreprises par Carl Schmitt contre les doctrines de l’État de Hobbes et de Spinoza, nous invite à interroger les rapports, implicites et « cachés », qui relient la politique à la théologie et qui, bien souvent, la parasitent. Ainsi, d’après une hypothèse avancée tout récemment, ce serait sur la base de théologoumènes marcionites et non pas, à proprement parler, « orthodoxes » que s’appuierait la théorie politique de Schmitt, et plus particulièrement sa violence antisémite. La réponse, on le comprend, ne va pas de soi. Elle réclame un examen rigoureux des textes du juriste, examen auquel Tristan Storme se livre avec scrupule, en s’appuyant sur un appareil de notes extrêmement fourni.

De par l’importance accordée aux références critiques, l’ouvrage constitue également une excellente introduction à la polémique actuelle et très française qui entoure l’auteur de La notion du politique. Ce débat, tout récent, met en jeu des acteurs pour le moins variés. Il faut dire que se réclament de cet auteur nazi bon nombre d’intellectuels français auxquels on ne s’attendrait pas. Si l’antilibéralisme schmittien est effectivement récupéré par une certaine fraction de la droite conservatrice et antiparlementaire, il l’est aussi – et c’est plus étonnant – par certains tenants de la gauche radicale aux nombre desquels Toni Negri, Etienne Balibar, ou encore, et dans un tout autre style, l’italien Giorgio Agamben. Que peuvent bien trouver ces philosophes chez celui qui voulut concilier le catholicisme et l’idéologie nazie ? Une critique de l’idéologie libérale, tout d’abord. Une pensée rigoureuse et exigeante, ensuite. Mais aussi et peut-être surtout un homme dont les contradictions demeurent insolubles et qui, sans que nous sombrions pour autant dans la fascination facile et morbide pour le méchant de l’histoire, nous renvoie à nos propres contradictions.

Le livre de Tristan Storme, publié aux éditions du CERF dans la collection « Humanités » dirigée par Jean-Marc Ferry, est disponible en librairie et sur internet pour 29 euros.

Les principales oeuvres de Carl Schmitt sont maintenant traduites en français :
Théologie politique, 1988, Gallimard, Paris.
La notion du politique – Théorie du partisan, 1992, Flammarion, Paris
Le Nomos de la Terre, PUF, Paris, 2001
Le Leviathan dans la doctrine de l’État de Thomas Hobbes. Sens et échec d’un symbole politique, Seuil, Paris, 2002

Pour les amateurs de philosophie politique, nous vous proposons de lire l’article de Tristan Storme publié sur Polaire et qui s’intitule Repenser l’autorité institutionnelle à l’aune d’une reconfiguration du « vivre-ensemble ».

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