Maximes, pensées, bribes & fragments Jean-Louis Cloët, 22 avril 20096 août 2023 Le titre n’est pas sans auto-ironie. Se limiter à cinq phrases ou bribes par jour aussi : le nombre sera aléatoire. L’objet est de repiquer au hasard, parmi des montagnes de carnets de notes éparses, comme on va aux champignons. C’est le plaisir de la ballade qui me motive et qui me suggère l’idée de partage : « frotter et limer sa cervelle contre celle d’autrui » comme disait Montaigne. Quant à « la substantifique moelle » dont je parlais hier soir, il ne s’agit pas de celle de Pierre Dac, mais bien de celle évoquée par notre bon François Rabelais.— Quoique…*On découvre toujours le sens des mots trop tard.[2002] *Atteindre à l’unité, voilà le but, l’unité par l’Art, la philosophie ou la religion, sinon, c’est la prolifération qui en résulte. Dieu est Un, Satan est « légions ».[2002] *Chers « Chers », menez-moi vers la sainteté, puisqu’il n’y a pas d’autre voie.[2002] *S’il n’y a rien, s’il n’est aucun Dieu, il y a au moins la mémoire des hommes.[2002] *Le sexe masculin : le petit trait d’union de la médiation réussie, ou improbable.[2002] *L’irreprésentabilité : voilà une problématique « baudelairienne ».[2002] *Le loulou de Poméranie est un caniche prolétarien.[2002] *Je n’aime pas le mot « revanche » pas plus que je n’aime le mot « vengeance », mais j’aime avec passion — une passion naturelle en moi — le mot « Justice ».[2002] *Le meilleur autoportrait de Van Gogh, ce sont ses Souliers.[2002] *La sexualité, quand il n’y a pas d’amour, c’est une étable. Quand l’amour seul y a mené, c’est comme l’étable de Bethléem : il n’y a plus d’étable, il n’y a plus de merde, il n’y a plus que l’amour ; et les rois mages sont à genoux.[2002] *T’as envie de poulet et tu manges du poulet… T’as envie de couscous et tu manges du couscous… Et après ? Tu fais quoi ?… Tu chies.Chier l’autre après l’avoir consommé, transformé : pour quoi ?… C’est ce à quoi bon nombre depuis la soi-disant « révolution sexuelle » on ravalé « l’amour ».[2007] *Vivez ! Multipliez les expériences ! Vous n’en lirez que mieux les œuvres.[Date indéterminée] *Typographiquement la poésie de Baudelaire — à la différence de celle du « Coup de dé » de Mallarmé qui la suit d’assez près somme toute — se présente en blocs typographiques, n’est pas rongée par le silence : et c’est très significatif de l’endroit d’où Baudelaire a choisi de tenir son discours sur la poésie, même s’il se croyait, se pensait comme étant « le dernier poète » après avoir lu, enfant, de Fenimore Cooper : Le Dernier des Mohicans (1826).[Date indéterminée] [à suivre…] On the rocks (sur le vif, nos billets d’humeur)