Écrire sur… Jean-Louis Cloët, 8 avril 20083 août 2023 Pour écrire sur le vent, il faut des mots qui soient aussi légers que le silence… aussi lourds que la pierre la plus dure, contre laquelle tous les vents se briseront toujours, quoi qu’il advienne. Pour écrire sur la nuit, il faut des mots de braise, des mots d’aube… et, des mots de charbon aussi, plus noirs que la nuit la plus noire : des mots de houille et d’anthracite qui ont dormi longtemps dans la terre, dans la bouche noire des morts. Pour écrire sur le jour, il faut des mots de nuit, des mots de sang aussi, de sang caillé, des mots de douleurs remâchées longtemps… mais, aussi, des mots transparents : couleur du temps fané, couleur du temps qui passe, et, pourtant, de soleil éclatant, flambant neufs !… Pour écrire dans le cœur d’une femme, il ne faut pas des mots : il faut des mains ; des mains qui parlent, des mains qui bâtissent, protègent, des mains qui veillent… mais aussi des mains qui savent se taire, qui savent ne jamais mentir et se montrer telles qu’elles sont : abandonnées quand elles le sont… veuves, orphelines, quand elles le sont… quémandeuses, mais toujours dignes !… : des mains qui ne demandent qu’à vivre. [8 / IV / 08] Voix (poèmes)