Christophe SALEMBIER, peintre aux confluences ou qui a retrouvé la source ?… Jean-Louis Cloët, 27 août 200711 août 2023 Christophe Salembier aurait-il trouvé l’espace entre peinture et non-peinture qui nous ramène aux origines de la peinture et de l’acte créateur, entre figuration et abstraction ? À la pointe de la modernité, il retrouve l’acte créateur des peintres rupestres : l’Art comme expression d’un sacré que l’on crée et qu’on interroge. Tableaux de Christophe Salembier, peintre (© Reproduction interdite.) DÉCLARATION Nous, Ehpotsirhc 1er, Roi d’un royaume qui n’est nulle-part et qui peut donc s’étendre à l’univers entier, grand Alchimiste-ès-or, transsubtantiateur du Temps et de la Mort, Fils du Soleil et de la Nuit, déclarons ouvertes les Assises du Ciel, des peuples ayant présidé au commencement de l’infini, afin que le Visible enfin se soumette aux raisons de l’Invisible et de ses lois, sans réserve d’aucune sorte, et s’y plie. Ehpotsirhc 1er, 1er juillet 1990. PEINTRE DE L’INSOLITE ? Non. Regardons ces tableaux : la nudité y est par trop métaphysique. Pas d’anecdote : le plus souvent des murs peints comme des cénotaphes de civilisations perdues ou inconnues, sinon des sols porteurs de traits et de dessins, partout de l’or en vol, en suspension, qui capte la lumière, mais, autour, picturalement, une matière annulée, de la lumière et du vent. Rien de plus. Rien de moins. Presque rien, en somme ; ce rien devient tout pour le moins et c’est ici, Cocteau l’eut dit, ce mensonge de l’Art, qui, parce qu’il ment, dit toute la vérité, une vérité inconnue, mais qui nous est connue pourtant. Tout est ici mis en abyme. Tout est ici paradoxe. Tout est ici ailleurs, passé, présent, présence, absence. C’est peut-être la non-peinture dont tant de peintres ont rêvé depuis le soleil mélodieux de l’impressionnisme qui avait trop bien brillé, brûlé trop clair, trop fort, trop chaleureux pour les temps historiques glaciaires qui suivirent, ternes, opaques. C’est sans doute ici — mais où sommes-nous ? — la vraie peinture de l’éclipse et du silence, qui n’a plus peur, comme l’abstrait toujours tenté par le refuge du ready-made et de l’objet, d’utiliser encore, à nouveau, le support peinture précisément parce qu’elle l’annule. Paradoxes. Mises en abymes. Jeu elliptique de miroirs pour le regard. Trompe-l’œil pour ouvrir l’esprit… Mise en abyme du temps d’abord dans la matière où la technique millénaire de la dorure à l’eau côtoie celle de l’acrylique, dans le sujet aussi où d’antiques éléments égyptiens, africains, aztèques, romans, chinois […] souvent combinés, se voient confrontés — et par là-même allégorisés — à des puces d’ordinateurs, à des O.V.N.I.S. Mises en abyme de mensonges dans le mensonge même déjà qu’est le tableau : ainsi celui du jeu entre la frontalité et les ombres, entre les reflets peints y compris parfois sur le cadre et ceux de l’or que la lumière éveille ; mensonge des fenêtres aussi ouvrant, dans la neutralité trop apparente de l’aplat, un tableau soudain dans le tableau. Paradoxe enfin de l’immobilité hiératique de certains objets avec le mouvement figé de certains autres, puis d’autres encorre contrastant : comme en suspension. Présent, passé, futur, réel et irréel à réaliser ? — Où sommes-nous ? Dites ? Où donc ? En nous-même, en soi-même, en l’homme… mais au futur ? — Vous avez bien : l’homme, en l’homme ?… — Oui. Pour Pascal, souvenons-nous : « Un milieu entre rien et tout. » Jean-louis Cloët, poète. NOTE BIOGRAPHIQUE : Christophe SALEMBIER est né en France, à Lille, en 1956. Il a une expérience et un passé qui lui confèrent de solides références. À douze ans, il obtient le premier prix au Concours national de dessins d’enfant organisé pour les Jeux Olympiques de Grenoble, et, à dix-neuf ans, il est lauréat du Concours régional du timbre postal, Nord-Pas-de-Calais.Il a suivi ses études artistiques à Saint-Luc à TOURNAI en Belgique et aux Beaux-Arts de TOURCOING. Il obtient de nombreuses récompenses dont le premier prix annuel donné par l’éditeur et marchand d’Art américain LUBLIN, GRAPHICS, INC, GREENWICH, et participe à des manifestations régionales, nationales et internationales : Salon d’Automne à PARIS, Expositions à BRUXELLES, Art-Expo à NEW-YORK et DALLAS, etc. Il a participé aux trois expositions Lazuristes, à Marquette-lez-Lille en 1991, au Salon d’Automne au Grand-Palais à PARIS en 1992, à la Fondation Cziffra à la Chapelle Royale Saint-Frambourg de SENLIS… Les toiles présentées ici ont été exposées une première fois à la GALERIE AURUM, 66, avenue des Alpes à MONTREUX, en SUISSE, du 6 septembre au 3 octobre 1990. Passage 7 Hommage ++++ Au commencement ++++ L’alizé ++++ Dieu Ovni Bijou 3 Dieu Ovni Bijou 5 Imago mundi (expositions)