Le Brasero sentimental Jean-Louis Cloët, 18 septembre 20079 août 2023 Si le timide apprend par cœur la rougeur des forêts, c’est afin qu’on ne sache pas lorsqu’il saigne.— Le feu chaste qui l’hallucine : aucun taureau, dans un combat, n’en sortirait indemne. (Poèmes, 1976-1978)*** à X,Y, Z […]. « EN GUISE DE PRÉFACE » : Si le timide apprend par cœur la rougeur des forêts, c’est afin qu’on ne sache pas lorsqu’il saigne.— Le feu chaste qui l’hallucine : aucun taureau, dans un combat, n’en sortirait indemne. J-L. C. *1 Collines nues, courbées sur la naissance du fleuve… — Le regard respire les formes. — La plus déhanchée est brune en retrait de l’autre vieux-rose, toutes deux mères de couleur sous un ciel monacal mauve…— S’y délaye et s’y dénoue, aérolithe et tournesol, orvet qui roule, qui se mord, la cible du soleil…— Elle n’est là que pour l’écho : celui du casque de blondeur d’une femme accroupiequi litsur laterrasse. *2 — O couché,racine revêche ! Sécher dans le soleil des vents qui tourbillonne sur les pierres,la terrasse.— La tête pour l’ombreest le reste au ciel. — (Oreilles, caverne à grillons.Souche, goûter le miel des sons : l’entêté bourdon, la kyrielle en feu d’abeilles qu’éteint presque un bain de pollen ;des mouches, fétus de passage…font cortège.) — Être bois.Tandis que paissent, troupeau tondu, aux bâches du ciel,ces stratus. — Rien qu’un corps. *3 Les yeux — deux poissons — se suiventdans l’eauduvisage. Le collier perle selon l’archipel du cou. Varech, dix, les doigts ondulent aux bras qu’ils nouent, sous la joue et la tempe ;un courant de mèches blondes sourd dessous,monte au sable qui moutonne du front, plonge au gouffre,aux seinsronds. *4 Dionysos.— Est-ce la vigne dans l’octogone de soleil poreux qui s’assimile, mauve, brutal, le rideau d’air qui brûle sur le cordeau lancinant d’outre-colline, loin ?— Est-ce plutôt celle qui grimpe aux ficelles sur le mur sépia d’un mas, là, celle dont le poids qui séduit vacille ? Ce n’est qu’énigme, oubliée ?— Par qui ?— Pas pas tout le monde en tous cas.Un chèvre-pied rit dans un brouillard de broussaille à serpents. Pan l’accompagne en contrebas.— Par jeu ? Rien qu’un monde tiré au clair.Liés par les yeux, par les mains :des Dieux,sur terre. *5 — Oh oui, suffirait-il de l’échancrure de la blouse et du sourire, de l’aile gonflée mais timide un peu du halo de cheveux hâlé par le sel des vents ?Le trait des yeux, le bel accent aigu mais grave des sourcils suffira-t-il ? — Suffiront-elles, sous la toile, avec tact la poussant à l’écarté (ciel), les deux mangues puériles des seins ?Le grain de pastèque à l’épaule, ce galet double aux épaules si petit ici : le menton. — La torche du cou. — Fraîches, les feuilles des joues. Puis, bas, tout cet osier fin, si ample, si bien tressé, qui, du doubleau des cuisses, comme les anses d’un panier, s’incurve et se tulipe aux creux gémeaux des hanches. — Mes griots désormais. *6 L’adorable adolescence des ombrellescomme une intuition d’air et de miel. Fin de journée. C’est la descendance du vent, là, frêle, qui descend vers la mer par l’escalier de la digue. Parcourue d’emmolescences : voici la mer, la plage en bas. Des lunaisonsnichées dans les ridelettes de l’eau, dans les gouttessur la peau. — Belles baigneuses,l’une étendue. Au dessus d’elle : l’air, devant l’été et l’eau déshabillée de feuille et de printemps.Une dormeuse. Elle dort et ne peut risquer les pointes nues de sa poitrine sur les bouches de la mort. *7 Tous mangeurs de fleurs et de feu aux embases de l’extérieur, comme abeilles dans ses yeux, ils font provision de pollen. Les hommes sont amoureux d’elle. Le sang coule à poing fermé ; il coule dans son poing fermé ; c’est le secret des inconnus — secret pour tous ces inconnus. — — Elle est mon silence et leur peine, autant qu’il y aura de jours. *8 Faire l’amour, comme on bâtit une maison : avec patience. — Comme un gitan, nous armerons l’arc de ta guitare pour chanter. Si je viens ce soir,ouvre ta porte,fais la morte, et,laisse le vent monter l’escalier.Habite le vent.Dors… Imagine qu’il n’y a plus de maison. *9 Ouverte, sur des toits verts et une ligne de remparts ocres, sur des jardins ombreux et des terrasses ligneuses fomentant la lumière comme un désordre,la fenêtreau rideau rayé, aux montants peints d’un bleu crispé, c’est l’écrin irisé de ce paysage philosophal. La sphèremême du pot diaphane de lilas mauve, posée à même le bord, ce verre bulleux qui rayonne, est le mondeaujourd’hui. *10 La porte noire au fond de cette chambre-corridor. — Une uniquefenêtreouvre sur du ciel nuageux, lequel, de s’être lamellé, penche et pend comme un store.Dans l’entrelacs de fer bleu de la balustrade, la colline est en cage, comme un guépard qui somnole.— Devant, dans un fauteuil rayé, une femmeau peignoir assorti, croise ses mains. — Si on ne devine pas ses traits, c’est qu’ils furent ceux d’une autre,ailleurs qu’ici. *11 Ce corps, plus nu encore, dont la tête encore est cachée, puisqu’elle a tourné son visage vers le ciel bleu : que me veut-il ?Si l’essentiel m’échappe encore de ce double qui m’est légué d’Ailleurs, que me resterait-il, si, lui seul durable dans ce pays chuchoté (et destin) soudain s’évanouissait ?Je l’ai reconnu de mémoire la première fois ; de mémoire, je le reconnais chaque fois. Il a,mais de chair,la même blessure. Mon double dans la déchirure. *12 De l’élégance de cheval de sang, posé sur l’air comme une erreur, si universelle est la lourdeur sur terre.Comme un souvenir de l’âge d’or, une élégance qui rappelle un dessin de la Renaissance, où, dans un monde à peine né, mince, une centauresse au poil gris-perle, jeune, regarde au loin, frileuse, l’aube poindre sur les collines, blanc, rond,le soleil,le col tendu vers lui. Si c’est elle, qui ferait fuir la Licorne .Tant pis.J’ai voulu d’autres temps,que voici. *13 La vallée, comme un bruissement.Celle des jambes sur le lit en est l’abîme, sous le démantèlement du ciel. Éventrant les terres, l’amour divise, fils du soc, trace (rude et profond,hisse) jusqu’au ciel, sa volonté de frontière pour faire une nouvelle Rome à compter de chacun des jours qu’il laboure. Il fonde sa ville intérieure, et la bâtit de ferveur. Il rêve l’autre vie,et se nommeau coeurdu monde. *14 Les enfants tournent tournent tournent dans l’autre sens du monde et bien peu comprennent leur ronde dans ce monde où tout tourne court ;tout le monde court ;tout le monde tombe ;tout tombe.Une fois sorti de la ronde, pas de retour ni de recours :tout disparaît sans retour. *15 Si le timide apprend par coeur la rougeur des forêts,c’est afin qu’on ne sache pas lorsqu’il saigne… — Le feu chaste qui l’hallucine :aucun taureau,dans un combat,n’en sortiraitindemne. *16 Parcourant l’herbier de la vie nous cherchons la feuille improbableavec Alice,bien au delà du Nord,avec la clef de menthe, pour rouvrir les arbres du froid. *17 Pour elle le mensonge n’est que la vérité du songe.Sur les pierres du litelle est torrent :j’essayerais en vainde laretenir. *18 Gestes.Latitudes polaires,Points imprécisà ne pas souffler sur les cartes. Quand chacun pareau plus presséde son plaisir :la femme se mélange ovationnée de bras, l’homme est un tonnerre d’argile. Mais cette îleau milieu de la meravec juste de quoi pour vivreet pour rêver :j’y pense toujours en passant le détroit obscur du frisson. *19 Le feu aux ogives de plumes : le désirdéfenestré. *20 Elle fait rouler les cailloux devant comme on pousse ses bêtes.Elle fait d’un peu de boue un autre territoire afin d’en inventer l’histoire.Elle s’emplit les poumons d’air comme un trou d’eau et elle rit.Elle revient toujours à sa première source afin d’y boire et de s’y voir. — Elle a l’insolenced’un beau matind’été,quand tout vamal. *21 Langues nouées de tous mes rêves.Dans les draps retournésdes vagues,le dormeur qui parle n’a plus le sens du cap : — s’il ne s’éveille pas, c’est qu’il dort éveillé. *22 Et la faim suspendue aux airs anciens d’une guitare ; forme à peine crée de la glaise,assiégée,c’est ton corps :ce désir affamé de lui-même. Désir :renard caché dans le buissonprêt à te mordre ! Souviens-toi :que l’amour soit cette saveurembusquée,toujours prêteà temordre. *23 Il suffirait qu’elle donne son nom mais déjà ce n’est pas si simple. La fourrure de son nom glisse contre sa bouche.j’en ai le goût dans la bouche,etje tousse. Alors, dans le frémissement soyeux de la tendresse, elle s’aperçoit qu’elle ne sait même pas son nom. — Un secret ne se donne pas si vite :il faut l’attraperaux cheveux. *24 Échaudée de regards, lapidée de caresses, tu reviendras :libre comme la glaise de devenir ;car tu n’en seras quand même qu’à l’ébauche de toi. Peut-être, alors, poserons-nousjusqu’aux armesdela patience. *25 Mouchoirs de soie lâchés dans l’air :tu froisserais des jours toute réalitécomme un papier. Tu dors dans l’anguille de l’eauaussi limpide que le verreoù la chair n’accoste jamais. L’espace te déborde et tu n’es le cadre de rien. Un diamant de neige a taillé le carreau. *26 Claire — obscure, — clair-obscursur l’avant-scène des paupières : prends garde de te réveiller ! Devant la maison,surl’absence, la grille s’est tordueles dents… *27 Nul décor dans ce théâtre. À peine un bras qui se vallonne sur le drap de blanc-franc qui s’ânonne, aéré, ceint des cernes roses des plis, jusqu’à l’incidence du mur crépi. Froid,le soleil s’y juxtapose ainsi qu’une écriture, dédale de pleins et de déliés, mauve ou bleu selon l’angle : c’est avec l’ombre qu’il écrit, puis, qu’au fil de l’heure, il rature. — Au pas de la porte,une raie d’ambrepermetde conclureà l’ordre. *28 Le silence.Ce ciel écarquillé, sans lune. À peine, près ou loin, quelques cris d’oiseaux d’eau.La brume.Des lueurs dans un halo, mat.Des quelques maisons de la drève, quelques vitres allumées, fenêtres sans volets et celle d’un clocher plus loin, dans le creux d’un val ; ronde, l’horloge au raz posée sur l’horizon courbe cerné déjà de pâle, blanc de froid. L’aube, là-bas. Sur les étangs,le brouillard plat roule à peine— laine, —laissant aux branches les plus basses des îlots de bouleaux des bouts qu’entraîne un vent d’Est, qui va tourner. *29 La lumière (celle de l’aube), qui coupe l’air humide au cordeau dans le corps de l’ombre, qui rend bleu le corps noir des freux au bec plumeux, s’empiège dans les nervures, dans leur réseau, et,loupes, dans leurs gouttesd’eau. *30 — Un arbre, n’est-ce que le mince, étroit liseré de silence où bat, sang du ciel, quatre vents ; les nervures de cette main qui tente de les arrêter ?Le tronc marque la destinée : la ligne de vie, de chance et d’amour. Pourquoi penché, taillé en deux lorsque la foudre le baptise et pourquoi vivant malgré tout ? Son ombrebrûléea, l’hiver, de l’homme la souple silhouette ravaudée, mal lavée d’astres, pourtantlà. *31 Avant que les pierres se fanent,les chiens de la nuit aboierontdans les guérites de l’aurore. Je chanterai dans mes dents. C’est le voile blanc— mariée, c’est l’Aube —que j’emporterai en souvenir de la lumière. *32 Ses yeux sont deux lits d’ombre, et, ces seins : deux galets de brise qui se laisseraient caresser. Pas de symbole sur sa bouche :ô chambrede velourstrempé ! Son ventre est le cheval qui boit ou cette autre bête de lune : avènement des craies et des falaises brunes, la banquise échappée sous le blanc. Minuit ;c’est un autre matin. Chaque soir s’ouvre cette entaille, et, seul, saurai-je que le soir elle retourne à cette mer dont elle vient. La courbe de son corps est tout cet horizon. L’amour rôde alentours, guépard. Midi : sa liberté de sable et de poussièreévanouie ;je la tiens pour la profondeur des parfums. À demi renversée sur les marches du ciel — clair de brume, soif intense —elle se lave,elle dérange. Une cigale est à deux pas qui racle sa chanson rouillée. *33 Déjà, il y avait cette peur qui me liait à vous. Cette peur de vous rencontrer et de vous perdre en même temps ; comme toujours. Personne,seul ;j’étais cette ombre, si bien attachée à ses pas, sans signifier jamais, qui, de lui ou de moi vivait, visible… Le bout d’une avenue, un angle de rue suffisaient à ma magie : cette manie de disparaître, à tort, plutôt que de montrer au jour cette rage d’être,préféranttoujoursl’oublique de l’oublier un jour. *34 À perte de vue, la plaine mauve, la nuit,bleue. La pleine lune s’ecchymose,orbite,roule dans les cils qu’agite le vent (les saulaies, la rangée de saules, baie), s’y révulse en silence sans froncer, plisser l’horizon gonflé, gercé dans le froid, déjà mouillé d’aube. Il pleut. Le jour.La route, la ville au loin avec son dôme de lumière qui se dissipe… Personne. Une cloche sonne le jour. Frileuse :— Ouvre tes yeux ! *35 Nouveau monde, je me promènedanstes anfractuosités. Une ruelle pour tes yeux :pour y dormir entre deux portes ; une chandelle aussi ! Une ruelle pour la mer innocente de tes cheveux :que j’y cache une barque… Une chandelle pour le mot :ton nom que je retrouve au bas de chaque pageespoir rauque du sang jeté. *36 Sur le pétrin de sapin rouge ciré, bien polie, la lampe de cuivre, renflée, reflète, allumée, le lit, de son coin, et toute la chambre,soleil familier. Très peu éclairée,la chambre,à la lueur de ce soleil d’aube si bas sur l’horizon du meuble, bruit d’ombres qui dansent selon l’humeur de la flamme bleue : papillon de nuit, de minuit, prisonnier du globe pour toute la nuit, qui mourra. Une femmeest là,dans la lampe ; elle est couchée, et à ses côtés est un homme.Ils se regardent. Pour la voir,il regarde devant lui. — S’éteint ce soleil : dans leurs yeux, l’autre soleil point. *37 Une forme qui suffit pour obliger l’ombre à surseoir. Tour de ces hanches.Tour du monde.Et cette source pour départ,dépendance de mes retours à elle. J’y erre depuis la naissance, qui naît depuis sans y penser. Dans tout ce sang, sans cesse enclin à déborder, c’est son image encore, qu’en vain j’essayerais de chasser. Laissés pour morts,ceux que je fus, s’éteindront,ces fusants. Peut-être.Là. Il n’y aura plus qu’elle, etmoi. *38 Écoute bien ce battement :ce sont les lavandièreslavant le drap de l’aube… le réchaud ronfle doucement,chat de flamme,ronronnedans son douillet panier de feu. Rébus nouveau : les murs ont déposé leurs mains ;tu bailles. Devant la fenêtre, j’ai misl’eau dans un verrepour mirer le soleilet pour garder le ciel dans une forme rondeafin qu’il ressemble à ton coeur. Tu te lèves :tu vas tenir les mains du jour ;tu vas te regarderdans le face à main de la mer. *39 Le soleil primesautier s’élude au ciel côtier. La mer versatile dénoue ses cheveux sur la plage. Nuageux, ce ciel plein d’images.Déjà,la bâche effacée ; prisonniers, ses poissons retrouvent la mer, le large. Au large, un chalutlenttombe son filet, au hasard si rien ne se perd. Le ciel ouvre une combe à la mer sans fond. *40 Elle a l’odeur de bois frais, de meuble ciré, de fruits mûrs, de linge brodé — blanc sûrement, — bien empilé et bien rangé dans les secrets de l’armoire avec des sachets de lavande en fleurs, odorante, dans chaque pile. Tous les soirs, avec la fraîcheur qui monte dehors et la nuit, elle a l’odeur qu’il fait l’été dans la poussière après la pluie.Elle a l’été l’odeur des prés, l’odeur des foins, et, au printemps, de l’herbe coupée, qui sèche et qu’on sèche pour l’engranger. Elle a cette odeur forte du vent d’Est et du vent du Nord, l’hiver, celle des jours de neige. Elle a l’odeur du musc et de l’ambre : des vieux orients de l’enfance. Tachambre. *41 Elle est debout comme une fibre qui respire et qui s’attend. Laconique, sa nudité se dépouille de la texture, ne garde que l’éclair articulé qui l’habille de moitié sur l’air, sa ponctuation de pigment que l’espace crépi du mur atteste, absorbe, avive, nie.L’extrémité divisée de l’ombre fusain de ses jambes que la concordance annule (module à l’entour de ce qui la cerne) coïncide avec l’apparence (agencée dans la cohérence de la paroi) où l’épiderme seul s’élude, l’épaisseur. Dépendance même, et, suspendue à l’ineffable : la lumière brosse et balaie, prolonge le sable du derme, avive l’armature onduleuse en rondes-bosses de ce corps qui dégage, dégangue, frontale, sa volupté d’être à demi à l’ombre, l’autre au soleil, élancées, là.L’évidement d’une fenêtre, où le creux de la hanche s’incurve, accuse l’axe d’horizon d’une plage à marée basse : mais loin. Les à-plats du ventre et du torse, la légèreté qui bourgeonne aux seins que leur courbe divise, fort ronds : ce colorisme se couture tandis que le noeud de tensions grelotte ; le suspens de gammes des formes —si aérien qu’il soit — s’éprouve à la lumière, à l’air, nu, lutte immobile avec le poids du vide qu’il occupe. Odalisquesans le savoir,elle est corps,racine prodigue ; etce sous-bois. *42 Miroir :ange sans face ! Quatre vérités bien en facecomme quatre points cardinaux. Les deux comètes de ses seins… Elle a le fleuve pour moitié,Baigneuse. *43 Elle est nue, de dos.— Est-ce un escalier ou une psyché qui, du fond de la salle, se dresse à hauteur des fesses : plat quiproquo de reflets rayés à fréquence égale de traits bleus alternés de traits blancs ?Elle a les jambes longues, juste un peu maigre aux cuisses, mais les fesses, les hanches, parfaites, le dos parfait de sa nuque nue aux salières du bas du dos. Ce val vertébrall’ombre. L’adret doubley floueun soleilambré. *44 Un escalier qui descend au fleuve, s’alterque avec le vert-violent de l’eau de l’ombre embusquée sous les deux voûtes du pont, vêlant, déclive, l’ombre portée.Le ciel, reflet dans l’eau, met bas des portées de nuages. La ville est un corps ; et, nerf, grand sympathique, le fleuve (grand) flageole en son milieu. Un soleil acolyte se cotylédonne dans ses remous du reste ; c’est là, sans doute, ce qui fait naître, neurones, ces oiseaux du bord du jour, haut : des hirondelles. — Quel beau jour ! Voix (poèmes)