Ombre & Lumière Jean-Louis Cloët, 6 février 20084 août 2023 On ne connaît bien que ce dont on manque.On ne possède bien ainsi que ce qu’on a perdu.On n’est riche que des coups reçus.On n’est fort que des trahisons, des déceptions, des abandons,tour à tour, et, jour après jour, subis, « encaissés » « bon an mal an ». C’est toujours « un mal pour un bien ».Quelles soient jetées par le Destin ou par les hommes, les pierres que l’on reçoit sont toujours — pour qui sait « durer », qui sait attendre — autant de « pierres dans son jardin » comme on dit chez « les gens de peu ». On thésaurise la souffrance comme un petit capital qui rapporte des dividendes. Ne connaît « le goût du pain » que qui en a manqué un jour.Ne connaît « le goût des choses » que qui en fut privé souvent.N’a « de prix » que ce qui « coûta ».Et toute la vie est ainsi, depuis toujours ;ainsi sera. Ce qui va « ne va pas de soi ».« Ce qui cloche », s’il vous sonne, ne sonne pas toujours « le glas », mais plutôt, au rebours, les Mâtines ou l’Angélus…Mieux : « ce qui cloche » sonne nos noces,jour après jour,avec la vie,« c’est ainsi et pas autrement ». Ainsi.Ainsi soit-elle !… Somme toute,elle est « bonne épouse ». [6 / II / 08] Voix (poèmes)