La Voix Jean-Louis Cloët, 23 février 20088 août 2023 Quand j’entrebâille le silencecomme une écorce de froid,quand je soulève l’horizoncomme une pierrealors que l’obstrue le vent d’Est…C’est ta voix que j’entends,fidèle,ta voix fragile et fortequi toujours repousse la Nuit,qui rouvre l’aube,la rassembleet fomente des insurrectionsde Lumière vive à l’Est,à l’Orient… Elle est, au départ,petite,comme un poing fermé qui se tendet qui revendique…Puis, elle croît très vite :comme ces fleurs de papier, chinoises,qu’on jette dans l’eauet qui se déplientcomme un rêve de lotus ou de nénuphar ;elle déploit son rêvejusqu’au ciel :le fait plus grand, plus vraique la réalité elle-mêmequi s’évanouit devant elle,fait place nettepour la laisser nommer l’avenirde notre amour. Elle est si puissante, ta voix,que, nommant les choses,elle les éveille :comme si elles étaient au mondepour la première fois,comme si le monde entierne procédait que de toiet que de ta voix…Et, de fait, c’est bien de toique tout découle,depuis qu’à L’Est,ainsi qu’un oiseau matinalet bleuqui prend le premier rayon du soleilpour vague,elle m’a dessinél’Histoire du Temps :l’histoire d’un tempsqui renaît. [22-23 / II / 08] Voix (poèmes)