L’Origine du monde Jean-Louis Cloët, 13 mars 20083 août 2023 Tous ceux qui méprisent les femmes sont idiots, aveugles et sourds. Ils ne sont pas au monde. Ils ne seront jamais au monde, ne connaîtront jamais l’amour. Ils n’auront pas d’éternité sur cette terre, ni ailleurs : ils ne sont pas « nés ». S’ils se croient issus de la tête d’un Dieu, c’est d’un Dieu débile et niais. S’ils se croient issus d’une chienne, alors ils sont des chiens, tout juste bons pour les chaînes, tout juste bons à aboyer de concert, à lever la patte de peur devant un chien plus grand. Ils ne sont pas nés « hommes » : ils sont les rêves d’un Dieu niais, les bâtards d’une chienne errante qui ne méritait pas son sort… Tout être « humain » en ce monde est passé par la Sublime Porte du sexe ouvert d’une femme, qui, bien souvent, l’a aimé avant même qu’il ne vienne au jour. Tout être humain en ce monde a vécu l’Océan caché du ventre d’une femme qui s’appliquait dans sa rondeur à imiter la terre, à être cette Terre aimante à la chaleur épanouie dont le souvenir seul suffit pour les solitaires perdus à traverser debout le désert de la vie. Chaque homme vient ainsi d’un sexe ouvert, d’un sexe aimant, et, toute sa vie, porte en lui la nostalgie, le désir caché d’y retourner. C’est pourquoi chaque amante aussi accouche et porte son amant. Il n’est pas de lieu plus proche de Dieu, plus « à son image », qu’un sexe de femme aimante et aimée : de lui naît et renaît la vie, sans cesse ; la femme qui aime est la mère de son amant, plus tard lui donne des enfants qui seront de même dans l’amour demain : ou bien des mères ou des fils… — Ainsi va le monde… La Mort elle-même, la Mort avec son sexe énorme qui reprend et qui dévore mais peut-être nous porte et nous accouche ailleurs… la Mort, la Mort est femme encore ! [1 / III / 08] Voix (poèmes)