Comme le thé Jean-Louis Cloët, 16 avril 20083 août 2023 Que notre amour soit comme le thé, mon Amour : qu’il infuse longtemps pour exprimer toute son âme au creux de cette terre où nous sommes logés. Qu’il s’ordonne et se serve aussi selon une cérémonie aux gestes ancestraux qui résument en eux — à eux seuls ! — les secrets de la vie, de la terre et de l’air, de l’eau, du feu, des astres, du jour et de la nuit, du ciel et des étoiles : des gestes sobres, lents et profonds, parce qu’ils sont, au plus intime de ce monde, avec chaque chose en écho. Que notre amour soit toujours ce rituel pur et millénaire, qui fera tourner le temps de nos vies mêlées et unies dans le sens inverse du temps, comme un bol que l’on tourne avec cérémonie parce qu’on sait qu’on touche avec lui au sacré : maîtres du thé, maîtres du temps. — Alors, nous pourrons nous humer longtemps, du bout des lèvres… deviner le fumet subtil de nos âmes, les goûter, les boire en méditant longtemps, s’incarner et s’abstraire en elles comme une pensée que l’on approfondit… plutôt non : comme une prière… épousant le fil des années, toujours plus prêts de définir, de nommer ce qui nous échappe. [16 / IV / 08] Voix (poèmes)