À l’Absente Jean-Louis Cloët, 27 avril 20093 août 2023 (1976-1978) *** « EN GUISE DE PRÉFACE » : Rien pour rien, et rien par rien : c’est là la charité mathématique et philosophe de toute l’addition moderne ; le plus se changerait en moins ; ce ne serait qu’une question de forme. On s’absout dans la division. *1 Bougre d’hiver : dehors ça mord comme un chien enragé ; la tempête dehors fait rage : un ravage, dans les rêvantes chandelles des longs peupliers blancs de neige… — Et ce brasillement d’étoiles, ce ciel qui se retient pour ne pas éternuer des comètes…— S’il le fait, je fais un voeu ! *2 Rien pour rien, et rien par rien : c’est là la charité mathématique et philosophe de toute l’addition moderne ; le plus se changerait en moins ; ce ne serait qu’une question de forme. On s’absout dans la division. *3 La vie, une poignée de sable que tu tiens, que tu ne peux pas retenir. Les bourreaux ne savent pas qu’ils ne peuvent pas retenir le sable dans leurs mains. — De qui aurais-tu peur ? *4 Un pays interdit aux humains et aux anges, pavoisé pourquoi pas d’émois barbares ; girouettes, les paradisiers fixes de métal qui jouent à se tourner, s’y luxent dans les ouragans ! […] *5 Il n’y a que le « je » qui soit tangible ; et cependant je joue. Qui joue, au jeu du tu, souvent se tue… *6 Tes yeux fauves dans le cerceau en feu de chaque orbite, sautant furieux, yeux à dresser. Chapiteau rapiécé de cet amour communiquant son feu aux litières des cages, brasier braqué sur feu-soleil : Colère, que tu es belle ! (Qui s’émerveille te désarme.) *7 Si tu regardes l’orient de toute chose, tu deviendras le parolier de la souffrance ; puis, comme une algue dans la rivière, nonchalante : chaos de neige du courant. *8 Et tu reviens pour mieux parfaire cette façon particulière d’être absente.*** Voix (poèmes)